Avis au bienveillant lecteur

Le nom de Jean Pecquet est connu de tous les médecins car il reste attaché au réservoir ou à la citerne du chyle, qu’il aurait été le premier à décrire. [1][1][2] Je n’en savais guère plus avant que l’édition de la Correspondance et autres écrits de Guy Patin [3] (mise en ligne pour la première fois en mars 2015) n’ait vivement éveillé mon intérêt pour Pecquet : [2] les abrégés que j’avais lus sur lui m’avaient ébloui par la hardiesse de sa découverte, et attendri par son attachante et romanesque personnalité. Ainsi m’était-il apparu comme le plus brillant médecin français de son siècle et le digne émule de William Harvey, ce qui lui aurait amplement donné le droit d’être replacé sur le piédestal que la postérité avait laissé s’enfouir dans le limon de l’oubli ; mais qu’en était-il au juste ?

Pour le savoir, j’ai d’abord traduit et commenté ses Experimenta nova anatomica, dont ont paru deux éditions latines (1651 et 1654). Étant donné leur épouvantable latin, il n’en existait pas de version correcte et complète en langue moderne. [3][4][5] J’en suis ensuite venu à neuf ouvrages d’autres auteurs, [4] que Patin a cités et qui ont attaqué ou soutenu Pecquet durant les années 1652‑1655. Les onze textes qui composent notre édition, dont les références sont détaillées dans sa Bibliographie, représentent un total de 723 pages imprimées de latin médical. Comme les Experimenta nova anatomica, elles maltraitent bien souvent la langue qu’elles utilisent et m’ont maintes fois contraint à l’interpréter plutôt qu’à la traduire, tant la syntaxe en était obscure.

Cette année de travail assidu et ardu me permet de présenter aujourd’hui une description complète, anatomique et physiologique, des voies nouvelles du chyle, telles qu’elles se sont révélées aux médecins du xviie s. Contrairement à mon intention de départ, la volonté d’être lucide et impartial m’a néanmoins mené à porter un jugement mitigé sur les mérites de Pecquet, argumentaire que j’ai résumé dans la Brève histoire du chyle[6] « Cependant, le devoir de l’historien est de réprimer sa douleur, car ce n’est pas le moment des lamentations personnelles, mais du récit des faits. » [5][7]

Loïc Capron, le 1er décembre 2023.

Remerciements



Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Avis au bienveillant lecteur

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(Consulté le 14/06/2024)

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