Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 19.
Note [19]

Dans l’exposé de l’expérience i de sa Nova Dissertatio, page 103, Jean Pecquet, parlant du tronc de la veine cave, a ajouté entre parenthèses meliùs ramum dixerim [ou pour mieux dire sa branche sus-hépatique], mais sans parler de l’aorte (dont je ne comprends pas bien ce qu’elle vient faire là).

En se fondant sur Aristote, Jean ii Riolan a décrit les rapports du foie avec la veine cave dans le livre ii, chapitre xxiv (page 141), De Vena cava, de son Anthropographia, 1649 : {a}

Magnæ venæ Iecur adnexum est, cum arteria nulla ei coniunctio intercedit : Transmeat ipsum vena à maiore illa producta, qua parte Iecoris Portæ appellantur, sed clariùs lib.3. de hist. animal. infra Cor maioris venæ pars suspensa transmeat septum transuersum, hæretque tum Aortæ, tum Spinæ. Hinc fertur ad Iecur vna breuis, sed lata à qua multæ minutæque in Iecur sparguntur. Truncus ille cauam Hepatis partem perreptans, dimidia sui parte parenchymati affixus est, et circa apicem parenchymatis è trunco insignis ramus exurgit, qui subintrans Hepatis substantiam in duos ramos sectus, mox quilibet tres vel quatuor diuisus, quoquouersum distribuitur.

[Le foie est attaché à la grande veine, {b} sans interposition d’aucune artère ; il est traversé par une veine qui vient de sa plus grande face qu’on appelle les portes ; {c} mais il est très clairement dit, au livre iii de l’Histoire des animaux, que, sous le cœur, la partie de la grande veine qui est suspendue au foie traverse le diaphragme, et s’attache à l’aorte et au rachis. {d} Elle émet une veine courte mais large qui se porte vers le foie et s’y éparpille en de nombreuses branches minuscules. {e} Ce tronc se glisse jusqu’à la partie creuse du foie puis s’attache à la moelle du parenchyme hépatique ; en approchant de son sommet, ledit tronc émet une branche remarquable, qui pénètre dans la substance du foie et se divise en deux rameaux, puis aussitôt en trois ou quatre qui se distribuent dans toutes les directions]. {f}


  1. Opera Anatomica vetera et nova (Paris, 1649), dont la première et principale partie est la 3e édition de l’Anthropographie (vBibliographie).

  2. La veine cave inférieure.

  3. La veine porte : Riolan la supposait exclue de la circulation ; son sang était animé d’un mouvement de va-et-vient en vase clos, qui amenait le chyle alimentaire au foie deux ou trois fois par jour afin qu’il y soit transformé en sang nouveau, que la veine cave apportait au cœur.

  4. Référence au chapitre iv, § 1 de ce livre d’Aristote.

  5. Autrement dit, la veine porte naîtrait de la veine cave inférieure.

  6. Telle était, selon Riolan, l’origine des veines sus-hépatiques. On peut excuser Jean Pecquet de ne pas l’avoir parfaitement compris.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 19.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=1052&cln=19

(Consulté le 13/06/2024)

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