Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 32.
Note [32]

« à cause des er-reu-rs qu’il contient ». Jean ii Riolan empruntait à l’Examen du livre intitulé Remontrances et Conclusion des gens du roi et arrêt de la Cour de Parlement du vingt-sixième novembre m.d.c.x. attribué faussement à Monsieur Servin, {a} conseiller du roi en son Conseil et son avocat en la Cour de Parlement de Paris, comme ayant été faite en ladite Cour sur le livre du cardinal Bellarmin, {b} pour montrer les ignorances, impertinences, faussetés et prévarication qui se trouvent presque en toutes les pages (sans lieu ni nom, 1611, in‑8o), {c} pages 26‑27 :

« Nous commencerons à remarquer les passages de ce livre, duquel la première lettre est un R, qui est arrivé fort à propos, et triplant cette lettre nous l’appellerons justement un livre à trois R, pour lui mettre en front ce distique et éloge convenable à son mérite.

R. Habet Ausonium liber hic, habet atque Pelasgum,
Post habet Hebræum, prætereaque nihil.
 {d}

er.   ro.   res.
r.   ρ.     ר.


  1. Le haut magistrat parisien Louis Servin, vnote Patin 20/79.

  2. Le cardinal jésuite italien Roberto Bellarmino, vnote Patin 16/195.

  3. Libelle attribué à Michel de Marillac, vnote Patin 45/216.

  4. « R. ce livre contient Ausone, et aussi Pelasgus, puis après de l’hébreu, mais rien d’autre que des er.ro.res. »

    Ausone est un poète latin du ive s. (vnote Patin 9/335), langue où la lettre R se prononce er ; Pelasgus est l’ancêtre mythique des Grecs, dont le R se dit ro, tandis les Hébreux en font res. Les trois syllabes forment le mot latin errores, « erreurs ». Une variante du distique le rend plus facile à comprendre :

    R. Habet Ausonium liber hic, R. Habetque Pelasgum,
    R. Habet Hebræum, prætereaque nihil. 

    Ces vers, sans leur explication, semblent avoir été utilisés pour la première fois par un calviniste anonyme dans une dispute contre les luthériens. V. note [22], Responsio ad Pecquetianos, première partie, pour une autre occurrence médicale de ce vers, qui a pu inspirer Riolan.


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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 32.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=1052&cln=32

(Consulté le 13/06/2024)

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