Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
1re de 6 parties, note 27.
Note [27]

Anthropographia de Jean ii Riolan 1649, {a} livre i, chapitre vi, Judicium des scriptis posteriorum Anatomicorum, Græcorum et Latinorum, page 32 :

Consimiles quæstiones apud Mercatum Hispanum Medicum in eius Physiologia fermè iisdem verbis paribusque rationibus expositas inuenies, vel per metempsychosim Mercatus factus est Laurentius, vt Ennius Homeri ingenio animatus fuit, vel amborum ingenia consimili genio regebantur. Cùm super ea re interrogarem doctissimum Regis Hispaniarum Cubicularium Medicum apud Serenissimos Principes Belgij primarium, Dominum Paz, fassus est Mercatum ex Laurentio sua Anatomica deprompsisse. Quod cùm illi in Hispania exprobrasset, ingenuè respondit, Agnosco Laurentium in re Anatomica me doctiorem, malo eius opinionibus adhærere, quàm ridiculas proferre, nec possum melioribus vti verbis. Interim Mercatus plagij crimen insigne vitare non potest, cùm nullibi Laurentium nominarit vel laudarit.

[Vous trouverez des questions identiques exposées avec des arguments semblables et exactement les mêmes mots dans la Physiologie du médecin espagnol Mercatus : {b} soit Du Laurens s’est transformé en Mercatus, par métempsycose, comme Homère a animé l’esprit d’Ennius, {c} soit les mêmes génies les ont tous deux inspirés. Quand j’interrogeai là-dessus Maître Paz, premier médecin de la Chambre des rois d’Espagne auprès des sérénissimes princes des Pays-Bas, {d} il m’a confié que Mercatus avait tiré ses textes anatomiques de Du Laurens ; et quand on lui en a fait reproche, il a ingénument répondu : Je reconnais que Du Laurens est plus savant que moi en anatomie ; je préfère avoir suivi ses avis qu’écrire des âneries et n’ai pu trouver de meilleurs mots que les siens. Mercatus n’est donc pas à l’abri du crime évident de plagiat, puisque Du Laurens ne l’a nulle part cité ni loué]. {e}


  1. Opera anatomica vetera et nova, Paris, 1649, v. supra première notule {a}, note [26].

  2. Aucun des ouvrages de Ludovicus Mercatus (Luis Mercado, mort en 1599, vnote Patin 1/656) n’est titré ou sous-titré « Physiologie » : il s’agit probablement de ses trois livres de Veritate et recta ratione Principiorum ac Theorematum, et rerum omnium, quæ in medica facultate tractantur, qui occupent le premier des trois tomes de ses Opera omnia [sut la Vérité et juste raison des principes, théorèmes et toutes choses que traite la capacité médicale] (Valladolid, 1604, in‑fo de 1 372 pages), dont le premier est consacré à l’anatomie du corps humain.

  3. Quintus Ennius (v. notule {b}, note [24], lettre de Samuel Sorbière à Jean Pecquet), le père de la poésie latine au iie s. av. J.‑C., y a transposé la métrique homérique.

  4. Le médecin aulique espagnol Francisco de Paz ne figure dans aucune des biographies et bibliographies médicales que j’ai consultées.

  5. La première édition de l’Anatomia d’André Du Laurens avait paru à Lyon en 1593.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
1re de 6 parties, note 27.

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(Consulté le 03/06/2024)

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