Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
6e et dernière partie, note 19.
Note [19]

Ce propos ne figure pas dans le Cor vindicatum de Pierre Guiffart, {a} seul ouvrage qu’il ait, à ma connaissance, publié en latin avant 1655. Néanmoins, Jean ii Riolan aurait pu effrontément détourner à son profit ce qu’on y lit dans la préface Ad Lectorem, 3e‑4e pages :

Restabant harum lactearum caudex et eius iuneviendi rami, quod Pecquetus feliciter absoluit ; unde Aristotelis doctrina omninò confirmata est : quod ante quadraginta circiter annos doctissimus Ioannes Riolanus exquisitissimus Anatomiæ Professor Regius, mihi olim sed semper venerandus Præceptor, quasi prophetici spiritus afflatu vaticinatus erat, quippe Anatomiam Peripateticorum quæ in viuentium animantium dissectione versabatur commendans, lib. i. Anthropographiæ, c xj. dixerat, Intelligant omnes Philosophi Aristotelem præstantissimum fuisse Anatomicum, nec lanionum operâ et manibus vsum fuisse in secandis animalibus, sed oculatissimâ manu corporum minutissima perscrutatum fuisse, ac sanè desertus fuit Aristoteles in rebus Anatomicis, quia non fuit intellectus : sed venient tandem tempora, quibus rediuiua fiet et florebit hæc Anatomia peripatetica.

[Il restait à découvrir la souche et la branche de ces lactifères, {b} et c’est ce que Pecquet a heureusement résolu, en confirmant entièrement la doctrine d’Aristote. {c} Voilà environ quarante ans, comme inspiré par un souffle prophétique, le très savant Jean Riolan, très distingué professeur royal d’anatomie, que je vénère toujours pour avoir jadis été mon précepteur, avait prédit cela quand il recommandait l’anatomie des péripatéticiens qui avaient coutume de disséquer les animaux vivants, en disant, dans son Anthropographie, livre i, chapitre xi : {d} Tous les philosophes comprennent qu’Aristote a été un très éminent anatomiste et qu’il n’a pas recouru au service et aux mains des bouchers pour ouvrir les animaux, mais qu’il a lui-même fouillé leurs corps de sa propre main qui était parfaitement experte. Ses études anatomiques ont pourtant été tout à fait négligées parce qu’Aristote n’a pas été compris, mais viendront enfin des temps où cette anatomie péripatétique sera ressuscitée et fleurira]. {e}


  1. Rouen, 1652 : v. note [10], Brevis Destructio, chapitre i ; Guiffart y défendait la théorie nouvelle de Jean Pecquet sur la sanguification.

  2. Les lactifères mésentériques d’Aselli.

  3. Le cœur produit le sang, v. note [10], Experimenta nova anatomica, chapitre i.

  4. Deuxième édition, Paris, 1626 (v. supra notule {g}, note [9]), chapitre v (et non xi) du livre i, page 55 ; je n’ai pas trouvé ce passage dans la première édition de 1618, mais il est présent dans la troisième (1649).

  5. La remarque de Guiffart était très pertinente et on comprend que Riolan ne l’ait pas citée ; je peine pourtant à imaginer qu’il l’ait estropiée au point de s’attribuer les qualités qu’il avait lui-même vantées chez Aristote.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
6e et dernière partie, note 19.

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(Consulté le 13/06/2024)

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