Gaston Guibourt et les quinquinas - Un quinonologue illustre : Gaston Guibourt
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(XVIIe – XIXe siècle)
Un quinonologue illustre :
Gaston Guibourt (1790-1867)
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UN QUINONOLOGUE ILLUSTRE : GASTON GUIBOURT (1790-1867)

Outre Joseph Pelletier et Joseph Caventou, l’Ecole de pharmacie de Paris – devenue Faculté, a compté plusieurs illustres quinonologues dans ses rangs, dont Gaston Guibourt (1790-1867).

Le mercure et sur ses combinaisons avec l’oxygène et le soufre [Cote : P5293-1816-1]

GUIBOURT, Gaston. Thèse sur le mercure et sur ses combinaisons avec l'oxygène et le soufre. Paris : 1816
[Cote : P5293-1816-1]

GUIBOURT, Gaston. Thèse sur le mercure et sur ses combinaisons avec l'oxygène et le soufre. Paris : 1816
[Cote BIUP : P5293-1816-1]

Buste et portrait photographique de Gaston Guibourt

Buste (Fac. de pharmacie) et portrait photographique [Cote : IV 104]

Buste (Fac. de pharmacie) et
portrait photographique [Cote : IV 104]

Cours de chimie rédigé d'après les leçons de M. Thénard... [Cote BIUP : MS 23]

Cours de Chimie rédigé d’après les leçons de M. Thénard, Professeur au Collège de France par Nicolas Jean Baptiste Gaston Guibourt, Année 1810. [Cote : MS 23]
Ouvrage donné à la Bibliothèque de l’Ecole de pharmacie par Gaston Guibourt lui-même, en 1845.

Dans cet extrait de cours, Louis-Jacques Thénard (1777-1857) rappelle le rôle joué par son maître, Louis-Nicolas Vauquelin (1763-1829), dans la découverte de l’acide quinique. Louis-Jacques Thénard avait travaillé un temps dans le laboratoire de Nicolas-Louis Vauquelin. En germinal an XII (1804), il était nommé professeur de chimie au Collège de France à la place laissée vacante par Louis-Nicolas Vauquelin, démissionnaire, et sur proposition de ce dernier. Ces deux petits paragraphes sur « l’acide kinique » et ses « propriétés » donnent une idée de l’enseignement de la chimie, tel qu’il était donné par Louis-Jacques Thénard autour de 1810, au moment où Gaston Guibourt était reçu interne de la Pharmacie centrale des hôpitaux.

Cours de Chimie rédigé d’après les leçons de M. Thénard,... par Nicolas Jean Baptiste Gaston Guibourt, Année 1810. [Cote : MS 23]

L’héritier de Jacques-Paul Vallée et le successeur de Joseph Pelletier

Né le 2 juillet 1790, à Paris, en pleine période révolutionnaire, Gaston Guibourt fait ses humanités auprès de son père, directeur d’une institution d’enseignement, située rue de Courcelles.

Il entre, le 1er avril 1805, comme élève dans la pharmacie de Bouder père. Il entame ensuite de brillantes études à l’Ecole de pharmacie qui venait à peine d’être créée par l’arrêté du 25 thermidor an XI (13 août 1803). Nommé interne des hôpitaux, en mai 1808, Gaston Guibourt obtient, en avril 1810, les premiers prix de chimie et de pharmacie. Le 1er octobre 1810, il devient interne de la Pharmacie centrale des hôpitaux, avant d’en devenir le chef des magasins, fonction qu’il conservera jusqu’en 1816. Cette année-là, il soutient sa thèse sur Le mercure et sur ses combinaisons avec l’oxigène et le soufre [Cote : P 5293-1816-1] et obtient son diplôme de pharmacien.

En 1818, Gaston Guibourt s’établit dans une officine de la rue de Richelieu. Il la quitte bientôt pour s’installer au 22 de la rue Feydeau, où il restera jusqu’à sa nomination en tant que trésorier de l’Ecole de pharmacie de Paris, en 1844.
Le 7 octobre 1832, il fut nommé professeur d’Histoire naturelle des médicaments, alors qu’il n’avait pas fait acte de candidature. Précisons que Gaston Guibourt avait déjà attiré l’attention du monde savant sur ses travaux. Il pouvait légitimement être considéré, dès cette époque, comme le meilleur spécialiste de l’histoire des drogues et, sans doute, le professeur le plus à même de donner à son enseignement une orientation utile à ses élèves.
Il suffit de parcourir la liste des travaux réalisés par Gaston Guibourt au moment de sa nomination pour mesurer le champ de ses compétences scientifiques : Gaston Guibourt. Titres scientifiques (1832) [Cote : 46526]

Lors de sa nomination, Gaston Guibourt avait seulement été chargé de donner un cours sur les drogues d’origine végétale ; Joseph Pelletier traitant de celles fournies par le règne minéral et Guilbert de celles du règne animal. Mais, trois ans plus tard, Joseph Pelletier abandonna l’enseignement de la minéralogie à son jeune confrère. Gaston Guibourt assura dès lors l’enseignement de la matière médicale jusqu’en 1865. Du point de vue pédagogique, il fut cependant davantage le continuateur de Jacques-Paul Vallée (1772-1814) que de Joseph Pelletier. A ce titre, on peut le considérer comme le véritable fondateur de l’enseignement des drogues tel qu’il a été donné depuis lors.

A côté de sa charge pédagogique, Gaston Guibourt assuma aussi des fonctions administratives : il fut secrétaire de l’Ecole de pharmacie de 1836 à 1837, puis trésorier de 1844 à 1865. Il semble qu’il ait également joué un rôle dans la gestion de la bibliothèque.
Membre de la Société de pharmacie de Paris dès 1818, il en sera le secrétaire annuel en 1827 et le président, à deux reprises, en 1841 et en 1867. Il fut, par ailleurs, membre de l’Académie de médecine en 1824 et obtint le titre d’Officier de la Légion d’honneur en 1863.
Pour des raisons de santé, il obtint un congé d’inactivité le 14 décembre 1865, puis sa mise à la retraite et l’honorariat le 5 mai 1866. Il décéda l’année suivante, le 22 août 1867, à 77 ans.

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L’Histoire des drogues simples

Gaston Guibourt a publié ses recherches dans près de 200 notes ou mémoires. Elles sont consacrées aux disciplines les plus variées en rapport avec la pharmacie ; les plus nombreuses se rapportant à la matière médicale et à la pharmacologie. On en trouve une liste complète dans la 7e édition posthume de son Histoire des drogues simples (1876).
La 1ère édition de cet ouvrage date de 1820. A cette date, son titre exact était Histoire abrégée des drogues simples [Cote : 11655]. A partir de la 4e édition (1849), le titre complet changea, pour devenir : Histoire naturelle des drogues simples [Cote : 11498].

A ce changement de titre, insignifiant en apparence, répond en fait à une modification de forme et de fond. En vingt ans, les connaissances pharmacologiques ont été enrichies de manière considérable, de nouveaux impératifs scientifiques sont apparus, et avec eux de nouvelles méthodes et de nouvelles taxinomies.
L’édition de 1820, en deux volumes, traitait des corps bruts ou inanimés (des minéraux) et des corps animés ou êtres vivants fournissant des substances destinées aux usages pharmaceutiques. Les drogues simples d’origine végétale se trouvaient décrites dans l’ordre de leur disposition au droguier. Ainsi racines, bois, écorces, bulbes et bourgeons, feuilles et sommités, fleurs et fruits, cryptogames, excroissances (galles) et produits végétaux (matières sucrées, gommes, résines, etc.) étaient successivement étudiés.
Le même plan fut suivi dans les deuxième (1826) et troisième (1836) éditions. Le nombre des échantillons à décrire ayant sans cesse augmenté et leur classification devenant plus difficile, Gaston Guibourt adopta, dans sa quatrième édition (1849), les principes de la classification botanique scientifique la plus moderne, donnant, pour chaque famille végétale, ses caractères principaux, sa division en tribus ou genres, ses propriétés générales, alimentaires, vénéneuses ou médicinales, décrivant les produits utiles et illustrant abondamment le texte.
Très rapidement épuisé, l’ouvrage fut réimprimé dès 1851. Après la mort de Gaston Guibourt, son successeur Gustave Planchon, donna une sixième (1869) et une septième (1876) éditions revues et corrigées du texte.

Pour la rédaction de son Histoire des drogues simples, Gaston Guibourt se servit de ses propres observations et expériences ; il utilisa également une abondante littérature scientifique. La bibliothèque conserve un Recueil de mémoires divers sur les quinquinas [Cote : 5314] dans lequel la signature de Guibourt apparaît en divers endroits. Certains de ces documents sont des copies manuscrites d’articles sur le Cinchona – dont l’une de la main de Guibourt. On y trouve également une représentation manuscrite des cristaux de quinidine.

Histoire abrégée des drogues simples (1820)

Histoire abrégée des drogues simples (1820)
[Cote : 11655]

Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851)

Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851)
[Cote : 11498]

Histoire abrégée des drogues simples (1820) [Cote : 11655]
Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851) [Cote : 11498]

Tableau des quinquinas jaunes dans l’Histoire abrégée des drogues simples (1820) [Cote BIUP : 11655]

Tableau des quinquinas jaunes dans l’Histoire abrégée des drogues simples (1820) [Cote : 11655]

Tableau des quinquinas jaunes dans l’Histoire abrégée des drogues simples (1820) [Cote : 11655]

Illustrations de Cinchona jaune et rouge dans l’Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851) [Cote BIUP : 11498]

Illustrations de Cinchona jaune et rouge dans l’Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851) [Cote : 11498]

Illustrations de Cinchona jaune et rouge dans l’Histoire naturelle des drogues simples (1849-1851) [Cote : 11498]

Représentations macroscopiques, microscopiques et chimiques

Cinchona Florinbunda [Cote BIUP : 5314]

Fig.1 : Cinchona Florinbunda [Cote BIUP : 5314]

Fig.1
Cinchona Florinbunda

[Cote : 5314]

Structures d'écorces de quinquina (Howard, 1862) [Cote : 14]

Structures d'écorces de quinquina (Howard, 1862) [Cote : 14]

Fig.2
Structures d'écorces de quinquina (Howard, 1862)
[Cote : 14]

La quinidine : Dessin à l'encre envoyé à G. Guibourt [Cote : 5314]

La quinidine : Dessin à l'encre envoyé à G. Guibourt [Cote : 5314]

Fig.3
La quinidine : Dessin à l'encre
envoyé à G. Guibourt
[Cote : 5314]

Formules chimiques de la quinine et de l'acide quinique<br>Extrait de la thèse de G. Planchon, 1864 [Cote : 49719]

Formules chimiques de la quinine et de l'acide quinique
Extrait de la thèse de G. Planchon, 1864 [Cote : 49719]

Fig.4
Formules chimiques de la quinine
et de l'acide quinique
Extrait de la thèse de G. Planchon, 1864
[Cote : 49719]

Jusqu’à l’application systématique des essais microscopiques, l’identification des espèces de Cinchona reposait uniquement sur l’aspect macroscopique de la plante et ses caractères organoleptiques. Cette méthode explique la présence des magnifiques planches illustrées refermant la plupart des recherches consacrées aux quinquinas (fig. 1). Vers le milieu du XIXe siècle, on voit apparaître les premières études microscopiques portées sur les écorces et avec elles des représentations de structures végétales (fig. 2). C’est, enfin, l’analyse chimique qui a rendu possible une plus grande rigueur dans la distinction des différents spécimens récoltés (fig. 3 et fig. 4).

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