[Ms BIU Santé no 2007, fo 164 ro | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine, à Francfort.
Très distingué Monsieur, [a][1]
J’ai reçu les deux vôtres : l’une par votre très cher fils, [2] que j’ai accueilli avec joie ; l’autre par M. Öchs. [3] Votre fils va très bien, il a déjà assisté à trois de mes leçons publiques, que j’interromprai le mois prochain, pour les reprendre en février, si Dieu me donne forces, loisir et santé. [1][4] Durant tout cet hiver on fera ici beaucoup de dissections anatomiques, tant publiques que privées ; [5] s’il veut, votre fils en verra à satiété. Entre-temps, je songerai à ses études et lui fournirai les livres dont il aura besoin ; je lui promets même mon temps, mes soins et mon argent, et tout le nécessaire. Je voudrais donc que vous ne soyez en souci de rien. Vive et vale, et aimez-moi.
De Paris, le 22e d’août 1664.
Vôtre de tout cœur, Guy Patin.
Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Daniel Horst, ms BIU Santé no 2007, fo 164 ro.
Dans le mémoire concernant ses leçons au Collège de France, Guy Patin a noté les avoir commencées, cette année-là, le 13 mars et terminées le 9 septembre 1664. La pause fut bien plus courte que prévu car l’année universitaire suivante, il enseigna du 26 novembre 1664 au 7 septembre 1665.
Le jeune Georg Horst allait demeurer un an à Paris : dans sa lettre du 29 août 1665, Guy Patin l’a dit avoir quitté Paris pour Bâle « depuis trois jours ».Ms BIU Santé no 2007, fo 164 ro.
Cl. viro D. Io. Dan. Horstio, Med. Doctori, Francofurtum.
Binas tuas accepi, Vir Cl. alteram per carissimum Filium, quem
cum gaudio excepi : alteram per D. Ochsium. Filius tuus optimè valet,
publicis meis prælectionibus jam ter interfuit : quib. proximo mense finem
imponam : aliud initium daturus proximo mense Febr. si Deus vires, otium
et valetudinem dederit. Tota hyeme celebrantur hîc multa dissectio-
nes Anatomicæ, tam publicæ quam privatæ : quas videbit Filius tuus ad
satietatem usque, si voluerit : interea studiorum ejus rationem habebo, et libros
quibus indigebit suppeditabo : imò opus, opem et operam, et rem totam polliceor :
idcirco de nulla re anxium Te esse velim. Vive, vale, et me ama. Parisijs,
22. Augusti, 1664.
Tuus ex animo, Guido Patin.