"Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.
[Ms BIU Santé no 2007, fo 210 ro | LAT | IMG]
Comme je m’apprêtais à cacheter ma lettre, voici que j’en reçois une autre de vous, et j’y réponds brièvement. L’Aristénète ne se trouve pas à vendre ; s’il s’en présente un, je vous l’achèterai aussitôt. [2] J’enverrai pour vous deux exemplaires de l’Hortus medicus à Lyon, [3][4] chez notre ami le très distingué M. Spon ; [5] comme je ferai dorénavant pour tout ce que vous me demanderez. J’approuve et vante votre Antidotarium, il me semble vraiment excellent et digne d’être préféré aux autres. [1][6][7] Nos libraires [Ms BIU Santé no 2007, fo 210 vo | LAT | IMG] sont fort transis et ne publient presque rien d’autre que quelques comédies en français, quand voici trois ans que deux tomes de l’Histoire de nos rois, par M. de Mézeray, [8] gémissent lentement sous la presse. [9] Il est parvenu au début de Henri iv et est aujourd’hui arrêté autour de l’an 1595, sa mauvaise santé tenace l’empêchant d’avancer. Je vous préviendrai si ce grand ouvrage parvient à son terme. [2] Depuis quelques années, beaucoup de libelles sont publiés sur nos affaires en Hollande ; [10] mais par décret du roi et par l’intercession de moines [11][12] et d’autres gens, il est interdit de les faire venir ici ; [3] il vous est néanmoins facile de vous les faire venir de là-bas. On nous rapporte ici d’étonnantes misères sur l’incendie de Londres. [13] Toutes choses sont douteuses sur l’état des affaires en Europe ; mais vous ne douterez jamais de moi, s’il vous plaît, ni de mon affection pour vous. Vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer.
De Paris, ce 6e de novembre 1666.
Vôtre de tout cœur, G.P.
Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Georg Volckamer, ms BIU Santé no 2007, fo 210 ro et vo.
Cette lettre est un post-scriptum de celle du 4 novembre 1666. Elle s’en distingue toutefois nettement par sa date, son contenu et sa position dans le cahier manuscrit.
V. notes :
V. note [11], lettre 776, pour François Eudes de Mézeray et son Abrégé chronologique ou extrait de l’Histoire de France (Paris, 1667), alors en cours de laborieux achèvement.
Probable allusion aux livres clandestins que les commissaires du Châtelet avaient saisis chez Charles et Guy Patin, le 15 septembre 1666 (v. le début des Déboires de Carolus).
Ms BIU Santé no 2007, fo 210 ro.
D. Volcamero. Cùm me accingerem ad obsignandam meam, ecce aliam tuamMs BIU Santé no 2007, fo 210 vo.
nostri Bibliopolæ, nec aliud ferè edunt quàm Comedias quasdam Gallicas :
à trib. annis lentè gemunt sub prælo, Tomi duo de Historia Regum
nostrorum, authore D. de Mezeray. Pervenit ad initia Henrici 4. et
hodie hæret circa ann. 1595 contumaci quadam valetudine præpeditus.
Si tantum Opus ad umbilicum perducatur, de eo Te monebo. A paucis annis
libelli multi de rebus nostris editi sunt in Hollandia, qui Regis decreto, et
Monachorum aliorúmq. intercessione, huc devehi vetantur : quos tamen vobis
facile est inde repetere. Mira sunt misera quæ hîc narrantur de
incendio Londinensi. De statu Europæ omnia sunt dubia : de me v. meóq. in Te
amore, numquam si placet, dubitabis. Vale, Vir Cl. et me amare perge.
Parisijs, die 6. Nov. 1666.
Tuus ex animo, G.P.
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