À Claude II Belin, le 21 août 1644
Note [4]
V. note [30], lettre 6, pour les De Utilitate ex adversis capienda libri iv [Quatre livres sur le Profit à tirer des malheurs] (Bâle, 1561) de Jérôme Cardan. Dans sa longue préface, datée du Tessin (Ticino) le 18 décembre 1560, l’auteur disserte sur les grandes peines humaines, et particulièrement sur le deuil des parents qui ont perdu un enfant, mais sans expliquer celui qui le frappait alors spécifiquement. Dans son autobiographie (De Vita propria, chapitre xxvii, Filiorum adversa fortuna [Mauvaise fortune de mes fils] ; v. note [1], lettre 72), Cardan a parlé du funeste destin de son fils aîné, Giovanni Battista, docteur en médecine né en 1534 :
Hic usque ad xxiii. annum ferme quietus vixit, post amore captus, ubi lauream consecutus est, Brandoniam de Serono, absque dote uxorem accepit : […] tum vero cœpere dolores, et lachrymæ […]. Interim accusatus filius, quod uxorem veneno tentasset, et in puerperio, decima septima die Februarii captus, post quinquagesimum tertium diem Idibus Aprilis, securi percussus est in carcere. Atque hoc primum et maximum infortunium.
[Il vécut assez paisible jusqu’à sa 23e année. Il tomba ensuite amoureux au moment où il reçut son degré de l’Université et épousa une femme sans dot, Brandonia de Serono. (…) Mais alors commencèrent les chagrins et les larmes (…). On accusa mon fils d’avoir empoisonné sa femme alors qu’elle était en couches, on l’arrêta le 17 février {a} et 53 jours plus tard, le 13 avril, on lui coupa la tête en prison. Et ce fut le couronnement de mon infortune].
- 1560.