À Charles Spon, le 29 mai 1648
Note [38]
Pour dénigrer la couardise de Siméon Courtaud contre la Faculté de médecine de Paris, Guy Patin se référait à l’emblème d’André Alciat (v. note [19], lettre 229) intiulé Cum larvis non luctandum [Il ne faut pas lutter contre les morts], pages 166 de l’édition latine (Lyon, 1551) et 187 de l’édition française (Lyon, 1549) :
Aecidæ moriens percussu cuspidis Hector :
Qui toties hosteis vicerat ante suos :
Comprimere haud potuit vocem, insultantibus illis,
Dum curru, et pedibus nectere vincla, parant.
Distrahite ut libitum est : sic cassi luce leonis
Convellunt barbam vel timidi lepores.« Hector mourant par le coup d’Achille
(Après avoir tant de Grecs reculé)
Ne peut tenir sa voix, quand ils sautaient,
Et les liens à ses pieds apprêtaient.
Tirez (dit-il). Lièvres qui craignent fort
Tirent ainsi la barbe au lion mort. » {a}Commentaire :
« C’est la nature des pusillanimes insulter aux forts vaincus, lesquels en leur forces n’eussent osé regarder. »
- Traduction littérale et prosaïque :
« Hector blessé à mort par le glaive d’Achille, lui qui tant de fois avait naguère défait ses ennemis, ne put faire taire ceux qui l’insultaient en préparant les liens pour destinés à lui attacher les pieds derrière un char. Il leur dit : “ Trainez-moi donc tant que vous voulez ! ” Cest ainsi que voyant un lion anéanti, même les lièvres couards lui tirent la barbe »