À Charles Spon, le 4 février 1650
Note [16]
Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 220 et 223) :
« Avis {a} que le lieutenant général Marsin, Liégeois qui commandait en Catalogne et était créature du prince de Condé, ayant su sa détention et soupçonnant sa dépossession, est dans Tortose. […]
Le lieutenant général Marsin arrêté en Catalogne par le président de Marca qui y est intendant ; {b} il était dans Barcelone et non à Tortose, dont il est gouverneur. Il l’était aussi de Seurre, autrement Bellegarde-sur-Saône en Bourgogne, place appartenant au prince de Condé, où il a pour lieutenant le nommé Saint-Micaut. » {c}
Jean-Gaspard-Ferdinand de Marsin (Marchin ou Marcin, vers 1601-1673), avait fait ses premières armes durant la guerre de Trente Ans aux côtés de Johan t’Serclaes van Tilly contre les Suédois puis dans l’autre camp, avec le duc d’Enghien contre les Impériaux. Nommé maréchal de camp en 1647, il servait alors en Catalogne contre les Espagnols. Fidèle à Condé, il l’accompagna tout au long de sa rébellion contre la Couronne. En 1653, la Fronde finie, Marsin prit du service en Espagne en qualité de capitaine général. Il s’attacha par la suite à Charles ii, roi d’Angleterre, alors réfugié aux Pays-Bas, et reçut de lui l’Ordre de la Jarretière (v. notule {d}, note [86] du Faux Patiniana II‑7). Créé comte du Saint-Empire en 1658, il continua à se battre contre la France après la paix des Pyrénées (novembre 1659).
Vaincu par le maréchal de Créqui en 1667 durant la guerre de Dévolution, la régence des Pays-Bas lui ôta son commandement. Marsin se retira dans son château de Modave près de Liège jusqu’à sa mort.