À Charles Spon, le 5 juillet 1652

Note [37]

« Et de fait nulle loi n’est plus juste que de faire périr par leur propre invention les inventeurs d’un supplice » (Ovide, L’Art d’aimer, livre i, vers 655‑656).

Dans son Rabat-joie de l’Antimoine triomphant (Paris, 1654, v. note [3], lettre 380), Jacques Perreau a repris cette citation sur le même propos (1re partie, page 56) :

« Feu le sieur Vautier, premier médecin du roi, de qui on peut dire à juste raison ce qu’Ovide, au livre premier de l’Art d’aimer, écrit de Perillus, cet ouvrier athénien qui expérimenta la peine et le tourment de ce taureau d’airain qu’il avait inventé à Phalaris, tyran des Agrigentins, pour le supplice des criminels. {a}

…Neque enim lex æquior ulla est,
Quam necis Artifices arte perire sua
. » {b}


  1. Cruel tyran d’Agrigente au vie s. av. J.‑C., Phalaris avait fait fabriquer un taureau d’airain creux dans lequel on efermait le supplicié avant d’allumer un brasier sous la statue pour en faire rougir le métal. La légende dit qu’il y rôtit lui-même.

  2. Toujours sur la mort de Vautier, on retrouve ces deux vers vengeurs, mais méticuleusement caviardés, dans les Commentaires de Guy Patin sur son décanat : v. note [56] des Décrets et assemblées de la Faculté de médecine en 1651‑1652.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 juillet 1652, note 37.

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(Consulté le 26/04/2024)

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