À Claude II Belin, le 3 mai 1653

Note [12]

« aux donzelles qu’ils mènent en captivité. » Le mot supercherie a été caviardé sur le manuscrit, mais pa suffisamment pour qu’on ne puisse plus le déchiffrer ; une plume anonyme l’a remplacé par invention.

Le nouvel ouvrage de Jean de Launoy {a} sur le scapulaire des carmes {b} avait pour titre :

De Simonis Stochii Viso, de Sabbatinæ Bullæ Privilegio, et de Scapularis Carmelitarum Sodalitate dissertationes v. Editio tertia correctior, et multis partibus auctior…

[Cinq dissertations sur la Vision de Simon Stock, sur le privilège de la bulle sabbatine et sur la confrérie du scapulaire des carmes. Troisième édition. Troisième édition, plus correcte et augmentée de nombreux suppléments…]


  1. V. note [9], lettre 91.

  2. V. note [22], lettre 207, pour la double dissertation de Launoy sur le sujet (Leyde, 1642), qu’il tenait pour une première édition partielle de ses cinq dissertations.

  3. Paris, Edmundus Martinus, 1663, in‑8o de 225 pages ; 2e édition ibid. et ibid. 1653, in‑8o de 216 pages.

Scapulaire : « Partie du vêtement d’un religieux qui se met par-dessus sa robe et qui marque une dévotion particulière à la Sainte Vierge. Il est composé de deux petits lés de drap qui couvrent le dos et la poitrine, et qui pendent jusqu’aux pieds aux religieux profès, et jusqu’aux genoux aux convers en la plupart des ordres. Il y a aussi une confrérie du Scapulaire par les gens laïques qui ont dévotion à la Vierge et qui, en son honneur, portent un petit scapulaire sous le linge ou en bracelet, qui représente le grand. Ils sont obligés à certaines prières et à observer certaines règles dans leur genre de vie. M. de Launoy a fait une docte dissertation sur l’origine du scapulaire. Ce mot vient du latin scapulare, à scapulis, parce que c’était un habit de moine qui couvrait autrefois seulement les épaules, dont ils se servaient quand ils s’appliquaient à quelque travail corporel, parce qu’il était moins embarrassant que le froc » (Furetière).

Le bienheureux Simon Stock, élu prieur général des carmes en 1245, eut en 1251 une apparition de Notre Dame entourée d’une multitude d’anges, tenant dans sa main le scapulaire. L’en revêtant, elle lui dit :

« Mon fils, reçois ce vêtement de ton Ordre, c’est le signe du privilège que j’ai obtenu pour toi et pour tous les enfants du carmel ; celui qui meurt revêtu de cet habit demeurera préservé du feu éternel. C’est un signe de salut, de protection contre le danger, une garantie de paix et d’alliance éternelle. »

En 1317, la Vierge Marie apparut au pape Jean xxii, elle lui demanda de prendre les carmes sous sa protection et lui précisa :

« Moi, leur mère, je descendrai par grâce auprès d’eux le samedi après leur décès et tous ceux que je trouverai en purgatoire, je les délivrerai et les amènerai à la vie éternelle. »

La même année, Jean xxii publia les privilèges du scapulaire de l’Ordre dans la bulle sabbatine où il étendit ce privilège à tous ceux qui recevraient le scapulaire par motif de dévotion, et s’engageraient à une règle de vie et de prière. Très vite le scapulaire du Carmel fut l’habit de la vraie dévotion mariale, sans distinction d’âge ou de condition, et l’est demeuré jusqu’à nos jours : « la dévotion au scapulaire a fait couler sur le monde un fleuve immense de grâces spirituelles et temporelles » (Pie xii, 1951). Outre les trois promesses de la Vierge Marie à Stock, l’Église accordait une indulgence plénière le jour de la réception du scapulaire et de nouveau chaque 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel, une indulgence partielle pour toutes les fêtes de la très Sainte Vierge et chaque fois que l’on baisait le saint scapulaire.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 3 mai 1653, note 12.

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(Consulté le 07/11/2024)

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