À Charles Spon, le 5 avril 1661

Note [6]

« jusqu’à un point de dureté remarquable ».

En date du 10 mars, sur l’autopsie de Mazarin, Mme de Motteville note (Mémoires, page 507) :

« On lui trouva, quand il fut ouvert, une petite pierre dans le cœur ; ce que quelques gens dirent convenir fort à la dureté qui lui était naturelle. »

Sans disposer du compte rendu médical, que j’ai vainement recherché, il est bien ardu de hasarder un diagnostic rétrospectif. La goutte (v. note [30], lettre 99), si souvent signalée par Guy Patin, pourrait expliquer la lithiase urinaire (coliques néphrétiques) et l’insuffisance rénale terminale (anasarque avec œdème des membres inférieurs et présence en abondance de liquide dans les plèvres) ; la « petite pierre dans le cœur » aurait alors pu être une concrétion minérale (tophus, v. note [9], lettre 515) accrochée à une valvule cardiaque. Le « sang figé dans l’aorte » n’y trouve pourtant pas son compte : il fait penser à une athérosclérose tapissée de thrombus (concrétions sanguines) anciens et calcifiés (v. note [7], lettre 610), voire à un anévrisme aortique (syphilitique ? v. note [4], lettre 423).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 avril 1661, note 6.

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(Consulté le 27/04/2024)

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