À André Falconet, le 19 juin 1661
Note [2]
Charles Le Prévost, sieur de Saint-Germain, chanoine de Notre-Dame de Paris, abbé de Semur-au-Bois, avait été reçu conseiller clerc au Parlement de Paris en 1622, en la première Chambre des enquêtes ; il était monté à la Grand’Chambre en 1649. Il avait été fidèle au parti du roi durant la Fronde. En désaccord avec Guy Patin, Popoff (no 2054) date sa mort du 22 juin 1660.
Retz (Mémoires, pages 1060‑1061), a parlé de lui en termes peu flatteurs :
« Prévost, chanoine de Notre-Dame et conseiller au Parlement, autant fou qu’un homme le peut être, au moins de tous ceux à qui l’on laisse la clef de leur chambre, se mit dans l’esprit de faire une assemblée, au Palais-Royal, des véritables serviteurs du roi : c’était le titre. Elle fut composée de 400 ou 500 bourgeois, dont il n’y en avait pas 60 qui eussent des manteaux noirs. {a} M. Prévost dit qu’il avait reçu une lettre de cachet du roi qui lui commandait de faire main basse sur tous ceux qui auraient de la paille au chapeau {b} et qui n’y mettraient pas du papier. {c} Il l’eut effectivement, cette lettre. Voilà le commencement de la plus ridicule levée de boucliers qui se soit faite depuis la procession de la Ligue. {d} Le progrès fut que toute cette Compagnie fut huée comme l’on hue les masques, en sortant du Palais-Royal, le 24e de septembre, {e} et que le 26e, M. le maréchal d’Étampes, qui y fut envoyé par Monsieur, {f} les dissipa par deux ou trois paroles. La fin de l’expédition fut qu’ils ne s’assemblèrent plus de peur d’être pendus, comme ils en furent menacés le même jour par un arrêt du Parlement qui porta défenses, sur peine de la vie, et de s’assembler et de prendre aucune marque. Si Monsieur et M. le Prince se fussent servis de cette occasion, comme ils le pouvaient, le parti du roi était exterminé ce jour-là de Paris pour très longtemps. »
- De bons bourgeois.
- Les condéens.
- Les loyalistes.
- En 1593, v. note [18], lettre 310.
- Après le massacre et l’incendie de l’Hôtel-de-Ville de Paris par les condéens (4 juillet 1652, v. note [3], lettre 292).
- Gaston d’Orléans.