L. française reçue 10.  >
De Charles Challine,
le 7 mars 1656

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Challine, le 7 mars 1656

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9044

(Consulté le 23/04/2024)

 

Monsieur, [a][1][2]

Je ne sais avec quels termes je vous pourrai remercier de la lettre que m’avez fait l’honneur de m’écrire. Elle est si obligeante et si remplie de toute sorte de rares nouvelles qu’elle a donné à tous ceux qui l’ont vue une extraordinaire satisfaction. Il est vrai que la manière dont on agit contre M. Arnauld [3] m’a été extrêmement sensible et ce qui m’afflige le plus en cela, c’est que tout le monde reconnaît que M. l’évêque de Chartres, [4] que j’honore, s’est mêlé de très grands sujets ; car connaissant son humeur si modérée et si retenue, il ne peut y avoir rien que de bien considérable qui le puisse porter à une si grande violence. Le temps nous éclairera de tout et nous fera connaître ceux qui ont le plus de raison ; pour quoi, je vous avoue que je n’en vois point du tout dans la censure. Et parce que je ne suis pas versé dans la théologie scolastique, je ne puis comprendre pourquoi une proposition conforme en tout à la doctrine des Pères, et qui par conséquent, paraît très catholique peut être jugée blasphématoire, hérétique. [1][5] Mon intelligence ne va pas jusque là. J’avais cru que le Sr de Pascual était un nom inventé : voilà pourquoi je suis bien aise de le connaître, son histoire m’ayant semblé fort agréable. [2][6] Mon frère, l’avocat, s’en retourne à Paris avec Mademoiselle sa maîtresse. [3][7] Il ne vous reportera pas encore votre livre parce, que m’étant engagé à en faire comme une essai de traduction, les affaires de ma charge, et les divertissements du carnaval [8] et de quelques mariages qui se sont faits en sagesse, causent qu’il me reste encore environ la quatrième partie à achever ; de sorte que ce sera moi-même, s’il plaît à Dieu, qui vous portera<i> votre livre, vous assurant qu’il vous sera conféré avec toute sorte de fidélité. [4] Je crois que mon frère voudra bien être ma caution de ce que je vous dis, comme je vous puis assurer moi-même que je serai toute ma vie,

Monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur,

Challine.

À Chartres, le 7e mars 1656.

Je vous remercie des vers que vous m’avez envoyés contre les poètes de l’antimoine. [9] Le moine Carneau est de notre pays, [5][10] il est parent de M. Nicolle, [11] que vous avez vu chez vous, [6] et fils d’un avocat de notre ville qui avait beaucoup d’esprit, et que les muses chartraines ont autrefois regretté pour un livre publié. [7][12]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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