À Johann Georg Volckamer, le 28 février 1669, note 1.
Note [1]

Speciosum illud nugamentum : l’expression n’est guère banale et mérite la curiosité du lecteur.

  • Le latin classique (Gaffiot) ne connaissait que le pluriel de nugamentum, nugamenta, synonyme de nugæ [sornettes, babioles] ; il se lit dans Apulée (Les Métamorphoses ou L’Âne d’or, livre i, 25, 1), quand le héros, Lucius, rencontre au marché son ami d’enfance, l’édile local Pythias, et lui montre les poissons qu’il vient d’acheter au prix fort :

    “ Et a quo ”, inquit, “ istorum nugamenta hæc comparasti ? ”

    [« Mais auquel de ces marchands, dit-il, as-tu acheté ces babioles ? »]

  • En latin moderne, le mot se lit au singulier dans le Dialogus Ciceronianus [Dialogue cicéronien] d’Érasme (v. note [8], lettre 584), quand Hypologus, l’un des interlocuteurs, dit (page 139, édition de Leyde, Jean Maire, 1643, in‑12) :

    Imo tota Græcorum philosophia præ philosophia Christi somnium est ac nugamentum.

    [Allons donc ! Comparée à la philosophie chrétienne, toute la philosophie grecque n’est que rêverie et tissu de sornettes].

    L’emploi de « tissu » dans le sens d’amas n’est pas anachronique : Guy Patin y a recouru trois fois dans ses lettres françaises, et Furetière a cité Corneille, « Là dans un beau tissu de belles actions » (Le Cid, acte i, scène 3, vers 187).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 28 février 1669, note 1.

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(Consulté le 26/04/2024)

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