« en tête du livre ».
Guy Patin a supervisé la réédition des Orationes et præfationes de Jean Passerat (v. note [7], lettre 33) ; il attachait un touchant acharnement à pouvoir décorer l’ouvrage avec un portrait de l’auteur ; Claude ii Belin lui avait fourni des poèmes. L’un des deux exemplaires conservés à la BnF (cote X‑20098) porte une dédicace manuscrite de Guy Patin sur la page de garde :
Erudito philiatro et ingenuo adolescenti Petro Gonterio, Roanneo, Lugdunensi, aureas hasce Iani Passeratii Præfationes offert ex animo Guido Patinus Bellovacus, Doctor Medicus Parisiensis, die Dominico Divo Petro Sacro, 29 Iunii, 1642.
[Ce dimanche de la Saint-Pierre, 29 juin 1642, Guy Patin natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris, offre à Pierre Gontier, {a} savant étudiant en médecine et intelligent jeune homme de Roanne en Lyonnais, ces Préfaces en or de Jean Passerat].
- V. note [2], lettre 143.
Parmi les avant-propos se trouve la dédicace de Guy Patin, Clarissimo et nobilissimo viro D.D. Carolo Guillemeau, Regis Christianissimi Consiliario, et Medico ordinario, et Facultatis Medicæ Parisiensis ex decano, G.P.B. S.P.D. [Guy Patin natif de Beauvaisis adresse son profond salut au très noble et très brillant Maître Charles Guillemeau, conseiller médecin ordinaire du roi très-chrétien et ancien doyen de la Faculté de médecine de Paris], à la fin de laquelle, sur l’exemplaire de la BnF, une plume anonyme (probablement celle de Gontier) a ajouté :
D. Guido Patinus, doctor medicus Parisiensis hanc epistolam scripsit huncque librum sic emendatum, cum virorum eruditorum de Passeratio elogiis iussit typis mandari.
[Me Guy Patin, docteur en médecine de Paris a écrit cette dédicace et ce livre tel qu’il est corrigé, avec les éloges de savants hommes sur Passerat, il a ordonné l’exécution de son impression].
Vient ensuite la transcription de l’éloge de Passerat qu’a donné Jacques-Auguste i de Thou (Historiæ sui temporis [Histoires de son temps], livre cxxvii, règne de Henri iv, année 1602) :
Commemorabitur de nostris Ioannes Passeratius, Augusta Tricassium natus, Latinæ linguæ professor dignissimus, qui felicitate versus pangendi, etiam Gallicos, et soluta oratione scribendi, ac bonos scriptores interpretandi, diu magnam laudem in Parisiensi Academia meruit. Homo emunctæ naris, et cui aliena vix placerent, ultimo Elogio vovit, ne manes sui malis carminibus onerarentur : itaque pauci mortuum laudarunt, dum verentur ne voto eius minus respondeant. Obiit mense Septembri, anni 1602, senio effœtus, amissa oculorum luce, et iam fatiscente ingenio, cum vel vitæ cupidissimi vivere velle desinunt.
[Jean Passerat, natif de Troyes, très estimable professeur de langue latine, sera cher à nos mémoires. Il a longtemps mérité les grands honneurs de l’Université de Paris en composant des vers avec bonheur, en français même, en écrivant dans un style aisé et en commentant les bons auteurs. Homme au goût subtil, à qui les autres peinaient à plaire, il a souhaité dans son ultime Éloge que ses mânes ne fussent pas accablés de mauvais poèmes ; c’est pourquoi peu l’ont loué mort, craignant de répondre à son vœu. Il mourut au mois de septembre 1602, épuisé par l’âge, aveugle et l’esprit commençant à s’épuiser, quand même les plus friands de la vie ont perdu la volonté de vivre].
Suivent 14 autres éloges de Passerat par divers auteurs. |