« Les Troyens sont lents à comprendre. »
Proverbium est natum a Troianis, qui decimo denique anno velle coeperant Helenam, quæque cum ea erant rapta, reddere Achivis.
[Ce proverbe est venu des Troyens à qui, au bout de dix ans, le désir était enfin venu de rendre aux Grecs Hélène et tout ce qu’ils avaient capturé avec elle]. {a}
- Pompeius Festus (v. note [13], lettre 460), La Signification des mots, livre xvii.
L’adage a été commenté par Érasme (no 28) :
Hoc proverbium ex vetustissima tragœdia Livii Andronici mutuo sumptum est, quæ inscribitur Equus Trojanus : Sero sapiunt Phryges. Usurpatur a Cicerone in Epistulis familiaribus : In equo, inquit, Trojano scis esse : sero sapiunt Phryges. Convenit in eos, quos stulte factorum sero pænitet. Siquidem Trojani tot jam acceptis cladibus vic decim demum anno de restituenda Helena consultare cœperunt ; quam si statim initio reposcenti Menelao redidissent, innumerabilibus sese calamitatibus subduxissent.
[Ce proverbe est emprunté (ou inversement) à une très ancienne tragédie de Livius Andronicus, intitulée Equus Troianus : {a} “ Les Troyens {b} sont lents à comprendre. ” Cicéron l’a employé en ses Lettres familières : Les Troyens sont lents à comprendre, tu sais, dit-il, que c’est dans l’Equus Trojanus {c} Il convient à ceux qui regrettent trop tard les folies qu’ils ont commises. Il a ainsi fallu presque dix ans d’incessants malheurs aux Troyens pour commencer à se demander s’ils devraient libérer Hélène ; {d} alors que s’ils l’avaient rendue aussitôt que Mélénas l’avait réclamée, ils se seraient épargné d’innombrables calamités].
- « Le cheval de Troie » ; Livius Andronicus est un poète latin du iiie s. av. J.‑C., dont il ne reste que des fragments.
- Priam, roi légendaire de Troie, était phrygien.
- Livre vii, lettre 16.
- V. note [4] du Mémorandum 4 pour la volage Hélène qui fut cause de la guerre de Troie.
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