Note [11] | |
« nous atteignons la lie des siècles » (v. note [4], lettre 134). Guy Patin faisait allusion à de graves événements survenus en Piémont. Pour des raisons économiques et politiques, la Savoie catholique tolérait de moins en moins le protestantisme de ses sujets vaudois : non pas les habitants du canton de Vaud, mais les Piémontais qui étaient adeptes du valdisme, instauré par le Lyonnais Pierre Valdo (Valdès ou Vaudès, 1140-1217) au xiie s. ; ils s’étaient depuis rapprochés du calvinisme. Ayant promulgué un édit qui leur intimait de se convertir sans délai à la religion romaine, le duc Charles-Emmanuel ii de Savoie avait envoyé dans les vallées en avril 1655 de fortes troupes qui comptaient bon nombre de rebelles irlandais catholiques chassés de leurs terres par Cromwell. L’occupation tourna rapidement au massacre, ce furent les Pâques piémontaises. Une résistance des vaudois s’organisa autour de Josué Javanel et une guerre s’engagea entre les deux partis. Les nations protestantes, Angleterre en tête, s’émurent du sort qu’on faisait dans les Alpes à leurs coreligionnaires. John Milton tint la plume de Cromwell pour des lettres vibrantes et laissa ce fameux sonnet (traduction donnée par Raymond de Véricour, Milton et la poésie épique…, Paris, Delaunay, 1838, page 125) :
La France fut même contrainte d’intervenir diplomatiquement, mais sans doute plus pour ménager ses alliances protestantes que pour secourir les infortunés vaudois. L’affaire dura jusqu’en février 1664 où un compromis fut enfin trouvé. V. note [84] du Faux Patiniana II‑7 pour le hussisme, apparenté au valdisme et né au début du xve s. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 6 juin 1655, note 11.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0403&cln=11 (Consulté le 09/10/2024) |