À André Falconet, le 30 décembre 1650, note 12.
Note [12]

Guy Patin, doyen, a rendu compte de ce don dans ses Commentaires de la Faculté de médecine de Paris (v. notes [51] des Décrets et assemblées de 1650‑1651).

Jean ii Riolan en a aussi parlé dans ses Curieuses recherches sur les Écoles en médecine de Paris et de Montpellier… (début des Additions au discours précédent) :

« Depuis peu, quelque bonne personne voyant approcher le grand jubilé de cinquante ans, a fait restitution à l’École d’un vieux registre des affaires de notre Faculté, qui commence en l’année 1395 et va jusques en l’année 1430, qui m’a été communiqué par Maître Guy Patin, notre doyen. En feuilletant ledit registre, j’apprends : que le doyen, élu le samedi après la Toussaint, donnait à son devancier un récépissé, comme il avait reçu de lui Bona Facultatis, {a} qui étaient le sceau attaché à une chaîne d’argent, un livre des principaux statuts, avec la figure d’un crucifix de Notre Seigneur, sur lequel il jurait d’être fidèle conservateur des statuts et de procurer le bien de l’École ; de plus, qu’il rendrait à son successeur les cinq registres qui contiennent nos statuts, privilèges et autres affaires de l’École ; puis il déclare les manuscrits en médecine, qu’on lui livrait ; mais il y en a un spécifié, qui est le livre de Galien de utilitate membrorum, {b} légué à la Faculté l’an 1090, qui fait paraître l’antiquité de notre École. Ensuite, les autres doyens ont fait les mêmes serments, faisant toujours mention des cinq registres ; lesquels ont été dérobés par les Anglais, qui s’étaient introduits par force et jussions du roi d’Angleterre dans nos Écoles, pendant qu’ils possédaient la ville de Paris. {c} Nous apprenons par ledit registre : que les médecins étaient dans l’ordre ecclésiastique sans être mariés, pour pratiquer la médecine, et que ceux qui se faisaient prêtres étaient interdits de pratiquer s’ils n’avaient bulle expresse du pape pour en avoir la licence ; que tous ceux qui se passaient licenciés juraient qu’ils n’étaient pas mariés et qu’ils n’exerceraient jamais les opérations manuelles de la chirurgie ; et les maîtres régents qui s’en mêlaient étaient chassés du Corps ; ceux qui favorisaient Extraneos et Cabusatores {d} étaient bannis de l’École. Le doyen était élu par quatre docteurs, un de chaque Nation ; et s’il ne se trouvait que deux nations, ils faisaient le doyen, qui n’était que pour un an ; nénamoins, il pouvait être continué. La licence se donnait avec grande célébrité dans la grande salle de l’évêché […].

Les médecins du roi et de la reine, du duc de Bourgogne et du duc d’Orléans, suppliaient pour être dispensés de la lecture et régence, qui était de présider et disputer à leur rang aux actes des bacheliers. De ce temps-là il n’y avait point de doctorat ; mais après la licence obtenue, on présidait un acte cum Pastillaria, sive resumpta ; {e} après la présidence, on était déclaré Magister actu Regens, {f} et agrégé au Corps. »


  1. « les biens de la Faculté ».

  2. « des fonctions des membres » : sans doute une confusion abusive avec le traité galénique de Utilitate partium, que Pierre d’Auxonne, médecin de Charles vi donna à la Faculté en 1410.

  3. De 1420 à 1429, sous le règne de Henri v.

  4. « les étrangers et les imposteurs ».

  5. « avec pastillaire ou résumpte ».

  6. « maître régent de droit ».

Le Catalogue Baron recense pour les années 1579 à 1673 (47 promotions) un nombre moyen de sept licenciés reçus tous les deux ans par la Faculté de médecine de Paris, avec des extrêmes allant de 2 (promotions 1583 et 1591 à 1595) à 18 (1615) ; ce qui est bien inférieur aux nombres relevés par Patin pour le xve s.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 30 décembre 1650, note 12.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0254&cln=12

(Consulté le 10/12/2024)

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