De Roland Desmarets de Saint-Sorlin, Avant 1650, note 14.
Note [14]

Les opuscules d’Éléphantis, poétesse grecque de l’Antiquité, ne nous sont connus que par les allusions contenues dans trois ouvrages latins.

  • Suétone, Vie de Tibère, parmi les turpitudes impériales de Capri (chapitre xliii) :

    Cubicula plurifariam disposita tabellis ac sigillis lascivissimarum picturarum et figurarum adornavit librisque Elephantidis instruxit, ne cui in opera edenda exemplar imperatæ scenæ deesset.

    [En divers endroits, il avait décoré des cabinets avec des peintures et des statuettes extrêmement lascives, et y avait aussi rangé les livres d’Éléphantis, afin que nul ne manquât de modèle pour s’adonner au ballet qu’il avait ordonné].

  • Martial, livre xii, épigramme 43, vers 1‑4 :

    Facundos mihi de libidinosis
    Legisti nimium, Sabelle, versus,
    Quales nec Didymi sciunt puellæ
    Nec molles Elephantidos libelli

    [Les vers que tu m’as lus, Sabellus, m’en ont bien plus appris sur les débauches que n’en savent les filles de Didyme {a} ou les langoureux opuscules d’Eléphantis].

  • Priapeia [Priapées] (Padoue, 1667, v. note [20], lettre 345), Carmen iii (page 8), Ad Priapum [À Priape] : {b}

    Obscenis rigido deo tabellas
    Ducens ex Elephantidos libellis
    Dat donum Lalage : rogatque, tentes,
    Si pictas opus edat ad figuras
    .

    [En offrande au dieu en érection, Lalage apporte des tablettes qu’elle a tirées des petits livres d’Éléphantis, et demande son aide pour essayer les postures qui y sont dépeintes]. {c}


    1. Probablement les prostituées d’un maquereau nommé Didymus.

    2. V. note [5], lettre 859.

    3. Lalage est le nom d’une femme lascive, avec ce commentaire des éditeurs :

      Elephantis puella Græca σχηματα συνουσω varios coëundi modos scripserat. Ex hujus ergo libris ductas picturas Lalage Priapi sacello suspendit, rogans ut se stuprare velit et tentare, an omnes istos pictos coëundi modos fideliter imitari possit. Hic sensus est carminis, aliud qui dicunt, campas loquuntur.

      [Éléphantis, jeune femme grecque formée aux relations amoureuses, avait décrit les diverses manières de s’accoupler. De ses livres, Lalage a donc tiré des dessins qu’elle a accrochés dans le petit sanctuaire de Priape, lui demandant qu’il veuille la caresser et la saillir, et puisse reproduire fidèlement toutes les manières de copuler qui y sont dépeintes. Tel est le sens de ce poème, ceux qui l’interprètent autrement s’égarent].


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Roland Desmarets de Saint-Sorlin, Avant 1650, note 14.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9097&cln=14

(Consulté le 28/03/2024)

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