Note [15] | |
Sanchoniathon (écorché en Sancroniaton dans le texte imprimé) serait un auteur phénicien du 2e millénaire avant l’ère chrétienne dont des fragments ont été rapportés par Philon de Byblos, écrivain grec du ier s. Sanchoniathon a embarrassé les historiens de la théologie chrétienne car, si on tenait ses écrits pour authentiques, ses dogmes remettraient en question la primauté du judaïsme et de Moïse dans la révélation monothéiste. Cet article de L’Esprit de Guy Patin a puisé sa substance dans le chapitre v, Abrégé de la théologie des Phéniciens, ou Cananéens, tirée du fragment de Sanchoniathon (iiie partie, premier traité pages 430‑439) de l’Histoire critique des dogmes et des cultes, bons et mauvais, qui ont été dans l’Église depuis Adam jusqu’à Jésus-Christ, où l’on trouve l’origine de toutes les idolâtries de l’ancien paganisme expliquées par rapport à celles des juifs {a} du théologien calviniste français Pierre Jurieu (1637-1713), avec cette introduction : « Toutes les divinités et superstitions, dont nous aurons à parler dans la suite, pour l’explication de ce que dit l’Écriture Sainte des cultes idolâtres auxquels le peuple de Dieu s’est laissé aller, sont tirées de la religion des Phéniciens ou Chananéens, {b} et de celle des Égyptiens, peuples au milieu desquels ils vivaient, ou avec lesquels ils avaient grand commerce. C’est pourquoi nous avons besoin de savoir un peu quelle a été la théologie et la religion de ces peuples. Nous donnerons un échantillon de la religion des Égyptiens dans le traité du Veau d’or. Présentement, nous ferons un abrégé de théologie des Phéniciens, selon que nous le trouvons dans Eusèbe, {c} tiré d’une version que Philo Biblius {d} avait faite de l’ouvrage d’un nommé Sanchoniathon, qui était syrien et phénicien de nation. » {e} Cet autre passage, sur l’étymologie sacrée (pages 433‑434), jette un peu de lumière sur l’explication abrégée et tronquée (au point d’en devenir incompréhensible) du Faux Patiniana : « Sanchoniathon continue ainsi :“ Mais quand l’Esprit commença à devenir amoureux de ses propres principes, et qu’il commença à se mêler avec eux, cette union fut appelée désir. Et c’est là le principe ou la création de toute chose. Or l’Esprit ne connaissait point sa propre création, et de cette conjonction de l’Esprit se forma ιλυς, mot que quelques-uns disent être le limon, et les autres disent que c’est une certaine mixtion aqueuse, qui s’altère, se change, d’où viennent les semences de toutes les créatures et la génération de tous les corps. ” |
Imprimer cette note |
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-6, note 15. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=15 (Consulté le 18/09/2024) |