À Charles Spon, le 17 octobre 1653, note 16.
Note [16]

Louis ierd’Orléans (1371-1407), souche de la première Maison d’Orléans, était le deuxième fils du roi Charles v. Connu d’abord sous le nom de comte de Valois, il reçut de son frère aîné, Charles vi (v. note [6], lettre 927), le duché d’Orléans (1392) et épousa Valentine Visconti qui lui apporta ses droits sur le Milanais. Lors de la démence du roi Charles vi, ses oncles, les ducs de Berry et de Bourgogne, s’emparèrent de la régence et écartèrent du pouvoir Louis d’Orléans dont la vie dissolue et les relations avec sa nièce, la reine Isabelle d’Angleterre, étaient un scandale pour l’opinion publique ; mais l’influence de la reine, Isabeau de Bavière, le fit rentrer au Conseil (1393), dont il parvint à écarter le duc de Bourgogne. Maître de l’autorité, il dissipa les trésors de l’État d’une manière scandaleuse et écrasa le peuple d’impôts ; il s’empara même des trésors amassés dans la tour du Louvre ; mais le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans Peur (v. note [6], lettre 927), vint aussitôt après la mort de son père, Philippe le Hardi, disputer le pouvoir à Louis d’Orléans, qu’il força de fuir à Melun avec la reine (1404). La guerre civile commença à s’organiser entre les factions de Bourgogne et d’Orléans. Louis vint camper sous les murs de Paris avec une armée de 20 000 hommes. Une réconciliation feinte rapprocha un instant les deux adversaires qui se partagèrent l’autorité et unirent leurs forces contre les Anglais ; mais les hostilités reprirent bientôt entre les deux clans. Enfin, le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans fut assassiné pendant la nuit dans la rue Vieille-du-Temple, au coin de la rue Barbette par des hommes du duc de Bourgogne, qui se crut assez sûr de l’opinion pour faire prononcer en pleine Sorbonne l’apologie de ce meurtre. Telle fut l’origine des factions de Bourgogne et d’Armagnac (G.D.U. xixe s.).

La rue Barbette existe toujours, débouchant dans la rue Vieille-du-Temple, face à l’hôtel de Rohan, dans le quartier du Marais (iiie arrondissement de Paris).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 octobre 1653, note 16.

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(Consulté le 12/12/2024)

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