À Charles Spon, le 16 octobre 1657, note 16.
Note [16]

« au nom du Seigneur ». Théophile Brachet de La Milletière avait lui-même été un zélé huguenot, mais s’était converti au catholicisme en 1645 {a} pour devenir l’un des plus acharnés ennemis de ses anciens coreligionnaires. Les jésuites obtinrent sans doute gain de cause dans cette querelle car le titre du seul ouvrage que La Milletière a publié en 1657 n’évoque pas une attaque contre les ministres protestants :

La Raison certaine de terminer les différends de la religion entre les catholiques et les protestants, {b} adressée aux ministres qui sont dans Paris pour être appelés sur ce sujet à une conférence amiable, par l’ordre du roi, suivant la recommandation que l’Assemblée générale du Clergé en a faite à Monseigneur le cardinal. Imprimé par l’ordre de l’Assemblée générale du Clergé. {c}


  1. V. note [13], lettre 80.

  2. Soit la pacification chrétienne (irénisme) pour laquelle La Milletière a lutté en vain pendant une bonne partie de sa vie, ne parvenant qu’à se faire haïr par les deux partis.

  3. Paris, Antoine Vitré, 1657, in‑4o de 200 pages.

Le propos que Guy Patin tenait ici à son ami calviniste Charles Spon est paradoxal car les jésuites appréciaient en principe les attaques « contre vos ministres ». En revanche, les inclinations pour Port-Royal attiraient leurs foudres : après avoir attaqué La fréquente Communion d’Antoine Arnauld en 1644, La Milletière aurait pu en venir à l’idée que le jansénisme était le moyen de réconcilier les chrétiens ; mais la censure a enseveli son livre, et il serait imprudent d’être catégorique sur ce point.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 octobre 1657, note 16.

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(Consulté le 26/04/2024)

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