À Charles Spon, le 22 mars 1648, note 18.
Note [18]

Érasme est mort à Bâle. Sa tombe s’y trouve toujours dans la cathédrale Notre-Dame (Basler Münster, aujourd’hui consacrée au culte protestant) avec cette inscription :

Christo servatori S.
Des. Erasmo Roterdamo, viro omnibus modis maximo, cuius incomparabilem in omni disciplinarum genere eruditionem pari coniunctam prudentia posteri et admirabuntur et prædicabunt, Bonifacius Amerbachius, Hier. Frobenius, Nic. Episcopius hæres et nuncupati supremæ suæ voluntatis vindices, patrono optimo, non memoriæ, quam immortalem sibi editis lucubrationibus comparavit, iis tantisper dum orbis terrarum stabit superfuturo, ac eruditis ubique gentium colloquuturo, sed corporis mortalis quo reconditum sit ergo, hoc saxum posuere. Mortuus est iiii. Eid. Iul. iam septuagenarius an. a Christo nato m.d.xxxvi
.

[Dédié au Christ sauveur.
Désiré Érasme, très grand homme en tout, dont la postérité admirera et proclamera l’incomparable érudition en tout genre de connaissances, jointe à une égale sagesse. Bonifacius Amerbach, son héritier, Jérôme Froben et Nicolaus Episcopius, {a} exécuteurs des dernières volontés de leur excellent maître, ont posé cette pierre, non pour son souvenir, que ses œuvres ont rendu immortel, et qui subsistera aussi longtemps que le monde existera et dont s’entretiendront les savants de tous pays, mais pour que sa dépouille y demeure en paix. Il est mort le 12 juillet de l’an de grâce 1536].


  1. Bonifacius Amerbach (1495-1562) était un humaniste bâlois.

    Jérôme Froben (1501-1563), imprimeur de Bâle, était le fils et successeur de Johann (v. note [142] des Déboires de Carolus). Nicolaus Episcopius (Bischof) était le beau-frère et associé de Jérôme.

« En général, le latin embarrassé de cette inscription [qu’on peine à traduire correctement en français] est fort peu digne du grand homme pour qui elle est faite » (François Maximilien Misson, Nouveau voyage d’Italie…, La Haye, Henry van Bulderen, 1731, tome 3, pages 95‑96). Dans l’aile nord de la nef latérale, au pied du pilier où cette épitaphe est gravée, on a enseveli un cercueil contenant deux squelettes découverts en 1928 et 1974, dont l’un est sans doute celui du grand humaniste.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 mars 1648, note 18.

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(Consulté le 07/12/2024)

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