À Charles Spon, le 25 octobre 1652, note 18.
Note [18]

Luigi Cornaro (Alvise Corner, Venise 1464 ou 1467-Padoue 1566), noble vénitien, avait d’abord mené une vie fort déréglée. Descuret in Panckoucke :

« Enfin, réduit à 40 ans à l’état le plus déplorable et touchant aux portes du tombeau, il sentit la nécessité de mettre un terme à ses excès et passant tout à coup de l’intempérance à une excessive sobriété, il réduisit sa nourriture à 12 onces {a} d’aliments solides et à 14 onces {b} de vin par jour. Ce changement, quoique subit, ayant produit les plus heureux résultats, Cornaro fut étonné lui-même de voir sa santé entièrement rétablie en l’espace de quelques mois et dès lors, il résolut de ne rien changer à ce régime quelque rigoureux qu’il fût. Il étudia soigneusement et choisit les aliments qui lui étaient les plus convenables et non content d’avoir trouvé ce remède à ses maux, il voulut aussi réformer son caractère qui, jusque-là haineux, morose et irascible, n’avait pas peu contribué à les augmenter. La victoire qu’il remporta sur lui-même le rendit aussi affable que patient. Affranchi de ses souffrances, exempt de mélancolie, il consacra le reste de sa longue carrière aux beaux-arts et à diverses occupations agréables, et mourut presque centenaire. Depuis l’âge de 83 ans jusqu’à celui de 95, il publia successivement en quatre parties l’opuscule dans lequel il trace le plan de conduite dont il retira de si précieux avantages. » {c}


  1. Une livre, environ 400 grammes.

  2. Environ un demi-litre.

  3. Trattato de la Vita sobria del Magnifico M. Luigi Cornaro nobile Vinitiano.

    [Traité de la vie sobre, du généreux M. Luigi Cornaro gentilhomme de Venise]. {i}

    1. Padoue, Gratioso Perchacino, 1558, in‑4o de 54 pages, pour la première de très nombreuses éditions posthumes, notamment sous le titre de :

      Discorsi della vita sobria… Ne’ quali con l’esempio di se stesso, dimostra con quali mezzi possa l’huomo conservarsi sano insin’all’ultima vecchiezza.

      [Discours de la vie sobre, où est démontré, à partir d’un exemple personnel, par quels moyens l’homme peut se conserver en excellente santé jusqu’à la dernière vieillesse].

      V. notules {r} et {s}, note [1], lettre 1028, pour les traductions latine (Anvers, 1613) et française (Paris, 1646) publiées par Leonardus Lessius, théologien jésuite de Louvain (v. note [31], lettre 195).


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 octobre 1652, note 18.

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(Consulté le 28/03/2024)

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