À André Falconet, le 4 novembre 1650, note 19.
Note [19]

« Il vit cependant et il jouit des dieux irrités contre lui, tandis que la province victorieuse gémit » ; Juvénal (Satire i, vers 49‑50, à propos de Marius Priscus, proconsul d’Afrique que par le Sénat de Rome condamna en l’an 100 pour ses exactions) :

Exul ab octava Marius bibit et fruitur dis
iratis, at tu victrix, provincia, ploras
.

[Marius exilé se met à boire dès la huitième heure ; il jouit des dieux irrités contre lui ; mais toi, province vitorieuse, tu gémis].

V. note [32], lettre 248, pour la pendaison de Mazarin en effigie dans Paris, dont l’intéressé a lui-même laissé ce commentaire (Mazarin, lettre à Le Tellier, de Fontainebleau le 8 novembre 1650, tome iii, pages 916‑917) :

« Ayant mieux songé à ce que je vous dis de promettre une somme de vingt ou trente mille livres à qui révélerait les auteurs de la dernière méchanceté qui a été faite contre moi, il m’a semblé que, pour deux raisons principalement, on ne devait pas le faire, ni prendre cette voie pour découvrir la chose. La première est que ceux qui y ont eu part, sachant la particularité de cette offre, croiront qu’on est encore bien plus touché qu’on ne le doit être en effet de l’infamie qu’ils ont commise et continueront tous les jours à en inventer de semblables. L’autre raison est que les complices de cette méchanceté en seraient mieux sur leurs gardes et prendraient plus de soin qu’ils ne feront autrement pour n’être pas découverts. Cela m’a obligé de vous dépêcher ce gentilhomme exprès afin que vous ne vous engagiez pas à cette promesse envers le révélateur. Ce qu’il faudra faire néanmoins avec grand soin sera, s’il vous plaît, de parler aux magistrats de police ou autres qui peuvent avoir crédit dans Paris afin qu’ils fassent toutes les diligences possibles pour trouver la vérité de cette affaire ; et même, on pourrait essayer d’engager quelques-uns des habitants, qui ont créance dans le peuple et qui témoignent affection pour le roi, de travailler aussi de leur côté, leur distribuant quelques petites sommes d’argent pour les échauffer ; sur quoi vous pourrez conférer avec M. l’évêque de Lavaur. {a} Il me semble qu’il importe que vous ne témoigniez à âme qui vive, même de vos plus confidents, qu’on soupçonne le moins du monde que les personnes dont nous avons discouru ensemble puissent avoir aucune part à cette méchanceté. »


  1. Jean-Vincent de Tulles (vers 1611-1668), évêque de Lavaur (Tarn) en 1646, agent de Mazarin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 novembre 1650, note 19.

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(Consulté le 19/03/2024)

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