À Charles Spon, le 29 juillet 1653, note 2.
Note [2]

La rumeur dont Guy Patin faisait ici état sur la fin de la Fronde bordelaise ne se confirma qu’à la fin du mois (Journal de la Fronde, volume ii, fo 244 ro, 29 juillet 1653) :

« Un gentilhomme, arrivé ici avant-hier après-midi venant de Guyenne […], a rapporté que les notables bourgeois de Bordeaux s’étant rendus les maîtres dans leur ville et ayant arboré l’étendard blanc, avaient envoyé deux députés à Messieurs les généraux de l’armée du roi pour demander la paix ; et cependant {a} qu’on travaillerait au traité, l’on donnerait des farines pour la ville et qu’on éloignerait les armées ; […] que M. le prince de Conti, Mme la Princesse, Mme de Longueville et le petit duc d’Enghien étaient logés dans l’hôtel de ville ; et que MM. de Marchin et Balthazar s’étaient évadés de Bordeaux sans qu’on sût quel chemin ils avaient pris, et qu’on disait seulement qu’ils étaient allés se jeter dans quelque chaloupe vers La Tête-de-Buch pour aller trouver M. le Prince. {b} Ce courrier est allé trouver le roi et M. le cardinal pour leur porter cette nouvelle et demander la charge qu’il prétend. Le sieur de Monteson arriva hier au matin envoyé par M. de Vendôme et apporta les articles que les Bordelais lui avaient fait présenter pour savoir ce que le Conseil voudrait qu’il leur accordât ; et quelques avis plus particuliers portent que le marquis Sainte-Croix, qui commande l’armée navale d’Espagne, avait mandé à M. le prince de Conti que, n’ayant plus de retraite en Guyenne, il ne pouvait pas s’engager à faire entrer son armée jusqu’à Bordeaux si l’on n’y voulait recevoir garnison espagnole et qu’il fallait qu’il y disposât les habitants ; ce que ce prince n’a osé proposer à cause que les bons bourgeois n’y étaient en aucune façon disposés et que l’Ormée étant détruite, il n’y avait plus de moyen de faire prendre cette résolution. On parle déjà d’envoyer M. le prince de Conti à Rome et Mme de Longueville à Neufchâtel en Suisse, et de faire venir en cour Mme la Princesse et le petit duc d’Enghien. »


  1. Tandis.

  2. Condé ; v. notule {a}, note [16], lettre 312, pour La Tête-de-Buch.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 29 juillet 1653, note 2.

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(Consulté le 14/12/2024)

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