À Jan van Horne, le 19 septembre 1664, note 2.
Note [2]

« et il peindrait pour l’éternité » ; référence aux Apophtegmes d’Érasme, livre vi, page 283 ro, § 39 : {a}

Agatharcus pictor sese iactabat de pingendi celeritate, quum Zeuxis diutius immoraretur operi. At Zeuxis respondit, ea quæ cito fiunt, cito perire : contra, quæ paulatim exacta cura absolverentur, ætatem ferre. Iuxta Valerium ita respondit, Diu pingo, quia pingo æternitati. Cito nata, cito pereunt : diu elaborata, ferunt ætatem. Beta cito nascitur, buxus paulatim.

[Le peintre Agatharcos se vantait de sa célérité à exécuter ses tableaux, quand Zeuxis s’appesantissait sur les siens. {b} Zeuxis répondit que ce qu’on fait vite périt vite, mais qu’au contraire, ce qu’on exécute peu à peu, avec un soin méticuleux, survit au temps. Selon Valerius, il dit : « Je peins longtemps, car je peins pour l’éternité. » {c} Ce qui naît vite meurt vite, ce qui est longtemps élaboré supporte le passage du temps. La bette pousse rapidement, le buis lentement].


  1. Apophthegmatum Opus cum primis frugiferum, vigilanter ab ipso recognitum autore, e Græco codice correctis aliquot locis in quibus interpres Diogenis Laertii fefellerat, locupletatum insuper quum variis per totum accessionibus, tum duobus libris in fine adiectis, per Des. Erasmum Roterodamum.

    Recueil d’Apophtegmes {i} extrêmement instructifs, que Des. Érasme, natif de Roterdam, a lui-même revu et corrigé en quelques citations de Diogène Laërce, {ii} à partir du manuscrit grec, où son traducteur s’était trompé ; il l’a en outre enrichi de divers compléments épars et deux livres, ajoutés à la fin]. {iii}

    1. Paroles clèbres.

    2. Auteur des dix livres sur les Vies et doctrines des philosophes illustres (v. note [3], lettre 147) : l’une des sources d’Érasme, avec Plutarque et bien d’autres.

    3. Paris, Simo Colinæus, 1532, in‑8o de 728 pages.

  2. Agatharcos et Zeuxis étaient deux peintres grecs du ve s. av. J.‑C.

  3. Je n’ai pas trouvé cette histoire dans Valerius (Valère Maxime, Faits et dits mémorables), mais Plutarque l’a citée en deux endroits.

    • Vie de Périclès (fameux homme d’État athénien du ve s. av. J.‑C.) :

      « Un jour, dit-on, le peintre Agatharchus se vantant de sa promptitude et de sa facilité à exécuter les figures : “ Et moi, repartit Zeuxis, je me fais gloire de ma lenteur. ” En effet, la facilité et la promptitude de l’exécution ne donnent pas à l’œuvre une solidité durable, ni une parfaite beauté : c’est le temps qui, ajouté à l’assiduité du travail dans l’exécution, assure à l’œuvre sa durée. »

    • Sur le grand nombre d’amis :

      « On reprochait à Zeuxis qu’il peignait lentement. “ Il est vrai, répondit-il, que je suis long à faire mes ouvrages, mais aussi c’est pour longtemps. ” »


Il est permis de douter que la peste qui avait probablement emporté Johannes Antonides Vander Linden le 5 mars 1664 (v. note [8], lettre latine 289), ait été aggravée par l’antimoine et eût été guérie par la saignée.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Jan van Horne, le 19 septembre 1664, note 2.

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(Consulté le 25/04/2024)

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