< L. latine 316.
> À Jan van Horne, le 19 septembre 1664 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Jan van Horne, le 19 septembre 1664
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1349 (Consulté le 08/12/2024) | ||||||||||||
[Ms BIU Santé no 2007, fo 176 vo | LAT | IMG] Au très distingué M. Jan van Horne, docteur et professeur de médecine à Leyde. Très distingué Monsieur, [a][1] Pour enfin répondre à votre dernière, je vous dois d’immenses remerciements pour votre affection et votre bienveillance à mon égard. Afin de pouvoir vous rendre la pareille, je mettrai toute mon énergie à ne pas faillir à mes devoirs. Je tiendrai toujours pour très cher quiconque viendra me voir de votre part. J’ai récemment dit adieu à mes auditeurs du Collège royal ; [2] [Ms BIU Santé no 2007, fo 177 ro | LAT | IMG] je n’y retournerai pas avant le mois de mars, [1] puisque durant les mois d’hiver, les philiatres sont entièrement occupés par les dissections anatomiques, [3] tant dans les Écoles de médecine (où durant les mêmes mois, se disputent aussi publiquement plusieurs thèses), [4][5] qu’en d’autres lieux privés, où les mystères du corps humain se dévoilent et présentent au regard de tous. En une année, votre Université a subi une double et insigne perte par la mort de vos deux professeurs, MM. Vorst [6] et Vander Linden, [7] très éminents personnages qui ont été fort mes amis. Je souhaiterais que tous deux fussent encore en vie, mais ainsi en a voulu le destin. [8] J’aurais aussi aimé que M. Vander Linden eût mieux considéré la doctrine de Galien, [9] que pour son propre usage il eût plus tôt recouru à la phlébotomie, [10] qui est le souverain remède de notre art, et que, moins appâté par les promesses insensées de la vanité chimique, [11] il n’eût pas bu la potion traitée, pour ne pas dire empoisonnée, avec de l’antimoine mortifère. [12][13] S’il n’avait pas agi de la sorte, sans doute serait-il encore en vie, il écrirait des livres ac æternitati pingeret ; [2][14][15] mais hélas, quel malheur ! nous le regrettons par sa propre faute : il importe tant d’être sage et de mettre tout son soin à se ménager. Nous n’avons ici rien de nouveau en la république des lettres ; on imprime de nouveau un Sennertus complet à Lyon. [3][16] Fouquet, [17] jadis notre nomophylax, [4] et d’autres partisans gémissent toujours dans les fers. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi. De Paris, ce vendredi 19e de septembre 1664. Vôtre, etc., G.P. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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