À Charles Spon, le 6 mai 1650, note 24.
Note [24]

Journal de la Fronde (volume i, fos 210 vo, 211 ro et 214 ro) :

« Le même jour, {a} Mlle de Longueville arriva ici incognito, pensant y trouver Mme la Princesse douairière, {b} qui est encore au Bourg-la-Reine où elle la fut voir, et s’en retourna le lendemain à Coulommiers. La petite fille de Mme de Longueville mourut à Chantilly deux jours après. On remarqua le 19 que Mme la Princesse demanda faveur et protection à M. de Beaufort à l’entrée du Parlement. Il lui fit cette réponse, après lui avoir fait des grandes soumissions, “ Madame, M. le Prince, votre fils, nous a appris il y a un an d’obéir au roi ”. […]

Le maréchal de L’Hospital fut envoyé au Bourg-la-Reine {c} pour dire à Mme la Princesse douairière que Leurs Majestés avaient approuvé tout ce que M. le duc d’Orléans avait fait dans son affaire et lui porter ordre de partir après les trois jours que Son Altesse Royale lui avait accordés pour se retirer en Berry ; cependant sa requête fut imprimée le même jour et publiée par Paris, après qu’on en eut donné des exemplaires à tous les conseillers du Parlement. […]

Le 3 du courant, {d} Mme la Princesse douairière ayant reçu les ordres de la reine, qui lui furent apportés par le maréchal de L’Hospital, de se retirer pour deux mois seulement à Vallery {e} (où est enterré le corps de feu M. le Prince) suivant le tempérament {f} qu’on avait apporté aux ordres précédents, elle écrivit une lettre à la reine et une autre à M. le duc d’Orléans, lesquelles elle leur envoya par le président de Nesmond, qui rendit premièrement celle qui s’adressait à Son Altesse Royale, à laquelle elle continuait ses prières, accompagnées de larmes, de faire en sorte qu’on ne lui ôtât pas, par cet éloignement, la seule consolation qu’elle avait de recevoir souvent des nouvelles de ses enfants. Ensuite, il fut porter celle qui s’adressait à la reine, laquelle ne la voulut pas recevoir, mais se contenta de demander au président s’il en savait le contenu, duquel il lui en fit le récit à peu près ; et ayant achevé, Sa Majesté lui commanda de l’aller dire à M. le cardinal, ce qu’il fit, et ensuite se retira. Sur cela, M. le cardinal envoya M. Le Tellier chez M. le premier président pour lui dire qu’il avertît le lendemain le Parlement que l’affaire de Mme la Princesse était accommodée ; et cependant l’on publia dans le Palais-Royal qu’elle avait envoyé faire satisfaction à Son Éminence. Le lendemain au matin le premier président ne manqua pas à suivre les ordres que M. Le Tellier avait apportés et le président de Nesmond ne confirma point ce que celui-ci disait ; mais à cause qu’il ne dit mot, on crut que son silence valait confirmation ; mais Mme la Princesse les envoya désavouer aussitôt qu’elle le sut, notamment le président de Nesmond, de ce qu’il avait été voir M. le cardinal, le priant de désabuser tout le monde de la croyance qu’on avait qu’elle eût envoyé faire satisfaction à Son Éminence. Elle partit du Bourg-la-Reine le lendemain et fut coucher à Chilly, où elle est encore ; mais hier on lui envoya des carrosses afin qu’elle partît aujourd’hui pour aller à Augerville, {g} maison du président Perrault, et delà {h} à Vallery. »


  1. 30 avril 1650.

  2. Sa grand-mère.

  3. Le 3 mai.

  4. Mai.

  5. V. infra note [28].

  6. L’adoucissement.

  7. Augerville-la-Rivière, Loiret.

  8. Ensuite.

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 256, jeudi 5 mai 1650) :

« Le sieur Deslandes-Payen, conseiller en la Grand’Chambre, va par toutes les chambres du Parlement les solliciter de se trouver en la Grande, pour l’assemblée de demain, où il y aura une seconde requête de Mme la Princesse.
Sa première requête, en deux feuillets in‑4o, a été imprimée et publiée ces trois jours derniers, et le factum des princes prisonniers {a} avec une autre pièce intitulée Avis aux Parisiens, servant de réponse aux impostures du cardinal Mazarin, mdcl, de neuf feuilles ou cahiers in‑4o, se sont vendus assez librement par les colporteurs ; ce qui montre que la Fronde est partagée en Paris, et qu’une partie tient aux princes. »


  1. V. note [40], lettre 226.

Journal de la Fronde (volume i, fos 215 vo et 220 ro) :

« Le < 10 mai >, M. le duc d’Orléans envoya un de ses gardes à Dammartin et à d’autres terres de M. le Prince situées aux environs de Chantilly, avec des ordres bien précis pour faire déloger les troupes qui y étaient et commettaient des ravages extraordinaires. L’on a envoyé à Chantilly, la semaine passée, M. de Bragelonne, enseigne des gardes du corps, pour y faire inventaire de tout ce qui y était appartenant à Mme la Princesse.

[…] Le < 17 mai > Mme la Princesse douairière partit de Chilly et fut coucher à Essonne et de là à Augerville, maison du président Perrault. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 mai 1650, note 24.

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(Consulté le 06/11/2024)

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