À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 25.
Note [25]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 236‑237, mars 1650) :

« Lundi 21, la dame du Vigean {a} obtint elle-même décret de prise de corps sur le sieur Desmarets, jadis poète-romaniste et gentil auteur, et depuis secrétaire des galères par la faveur de ladite dame du Vigean, sa cousine germaine, et de la duchesse d’Aiguillon ; nonobstant quoi, il n’a pas laissé de tremper au mariage de la dame veuve de Pons avec le duc de Richelieu, qui s’est fait au desçu {b} desdites dames et par l’entremise, en la maison de Trie, {c} de la duchesse de Longueville, présente ; à cause de quoi, sur l’information faite par le lieutenant criminel, décret de prise de corps a été donné auxdites dames, en vertu duquel,
le lendemain mardi 22 ou mercredi suivant, ledit sieur Desmarets fut constitué prisonnier ; et fut aussi donné ajournement personnel contre ladite dame veuve de Pons, duchesse de Richelieu, laquelle ayant vu faire commandement au duc son mari de suivre le roi lors de son partement en Bourgogne, pratiqua qu’il lui fût aussi fait commandement à elle de suivre conjointement ; ce qui fut fait. »


  1. Mère d’Anne de Pons, v. note [12], lettre 214.

  2. À l’insu.

  3. Dans l’actuel département de l’Oise.

Journal de la Fronde (volume i, fos 189 ro, 193 vo et 197 ro) :

« Le 22 {a} au matin Mme d’Aiguillon fit arrêter prisonnier le sieur Desmarets, secrétaire du duc de Richelieu, dans la maison où ce duc était logé avant son départ pour Dijon. Ce fut un exempt du grand prévôt qui l’arrêta, accompagné de 30 archers qui le conduisirent au Grand Châtelet, où il est dans une basse-fosse ; et comme c’était lui qui avait négocié le mariage du duc avec Mme de Pons, Mme d’Aiguillon a commencé par là ses poursuites pour le faire déclarer nul. […]

Le sieur Desmarets, secrétaire du duc de Richelieu, ayant été emprisonné, comme vous avez su, a été interrogé et a nié d’avoir su aucune des particularités du mariage de ce duc et d’y avoir fait aucune négociation. Depuis, il a présenté requête par laquelle il demandait d’être élargi en baillant caution ; mais sa requête a été jointe au procès. Il y a aussi décret d’ajournement personnel contre Mme de Pons sur les informations que Mme d’Aiguillon a fait faire contre elle, l’accusant d’avoir débauché et surpris la jeunesse de ce duc. Ce décret lui a été signifié par un huissier dans la maison de M. de Vigean, son père, où ayant été répondu que ce n’était pas son domicile, Mme d’Aigullion a obtenu un pareatis du grand sceau {b} pour lui faire signifier ce décret en Bourgogne, où elle est avec son mari. Depuis l’emprisonnement de Desmarets, l’abbé de Richelieu n’a point voulu ouïr parler de s’accommoder avec sa tante, à laquelle il a intenté procès au Grand Conseil pour demander la jouissance de ses bénéfices. […]

Le même jour {c} fut aussi plaidée à la Tournelle la requête présentée au nom de Mme de Richelieu et celle de Desmarets contre Mme d’Aiguillon, et ordonné que les parties viendraient plaider après Quasimodo ; et cependant, {d} les ordonnances et décrets du lieutenant criminel cassés, et la connaissance de cette affaire réservée au Parlement ; et quant à Desmarets, il fut dit qu’il serait élargi en baillant caution. M. de Vigean le voulut cautionner, mais on ne le voulut pas recevoir, Mme d’Aiguillon s’y étant opposée. »


  1. Mars 1650.

  2. Lettre exécutoire par toute la France.

  3. 6 avril.

  4. En attendant.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 25.

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(Consulté le 19/04/2024)

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