À Charles Spon, le 25 octobre 1652, note 34.
Note [34]

Ce lit de justice du 22 octobre mit fin à la Fronde parisienne (Journal de la Fronde, volume ii, fo 165 vo) :

« Les officiers du Parlement de Paris, tant ceux qui étaient à Pontoise que ceux qui étaient ici, sont allés ce matin au Louvre, tous, à la réserve de onze qui n’avaient point eu des lettres de cachet. Étant arrivés, on leur a présenté l’amnistie, laquelle s’est trouvée en bonne forme et générale pour tout le monde, jusqu’à y comprendre le comte Du Dognon {a} qu’elle rétablit dans ses biens ; mais on y avait ajouté que S.A.R. {b} viendrait dans trois jours, et M. le Prince dans huit, pour faire leur déclaration qu’ils renoncent à toutes ligues, associations et traités qu’ils pourraient avoir faits avec les ennemis de l’État. Sur quoi la Compagnie ayant délibéré et arrêté que l’amnistie serait enregistrée, ayant représenté que ce n’était pas assez de ne donner que trois jours à S.A.R. et huit à M. le Prince, l’on en a donné huit au premier et quinze au second. Ensuite, le roi, qui n’avait point encore paru dans cette assemblée, y est entré et a dit que M. le Chancelier dirait ses intentions à la Compagnie. Aussitôt, celui-ci a présenté une déclaration du roi portant cassation de tout ce qui s’est fait depuis deux ans dans le Parlement, même de la réception du duc de Rohan à la dignité de duc et pair, excepté les arrêts donnés pour les affaires des particuliers ; défenses au Parlement de ne plus s’assembler désormais que du consentement du roi, et à tous les conseillers et présidents de se mêler des affaires d’État ni de recevoir aucune pension d’aucun prince sans permission de Sa Majesté ; et ordre aux onze qui n’avaient point été appelés à cette assemblée et à MM. de Beaufort, de Rohan, de La Rochefoucauld, de La Boulaye, Penis, trésorier de France, de sortir de Paris dans 24 heures ; ce que la Compagnie a été obligée de faire enregistrer, M. le Chancelier ayant obligé {c} toutes les voix, l’une après l’autre, pendant que chacun haussait les épaules et qu’on les voyait tous dans une consternation étrange. »


  1. V. note [3], lettre 207.

  2. Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans.

  3. Forcé.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 octobre 1652, note 34.

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(Consulté le 25/04/2024)

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