À Charles Spon, le 24 octobre 1645, note 4.
Note [4]

Donna Olimpia (Olympia) Maidalchini (Viterbe 1594-Orvieto 1656), issue d’une famille noble mais sans fortune, s’était mariée avec le frère de Giambattista Pamphili (le futur pape Innocent x, v. note [2], lettre 112). Veuve avec plusieurs enfants, elle était allée, sans crainte de scandale, malgré sa famille, habiter chez son beau-frère, pour s’emparer complètement de son esprit, le diriger dans toutes ses actions et grâce à ses intrigues, à sa ténacité, parvenir en peu de temps à le faire successivement nommer patriarche d’Antioche, nonce en Espagne, puis cardinal-prêtre (1629).

Après la mort d’Urbain viii, en 1644, Olimpia avait tant intrigué auprès du conclave que Pamphili avait été élu pape sous le nom d’Innocent x. Arrivée enfin au comble de la puissance, donna Olimpia usurpa toute l’autorité. Elle écarta du trône tous ceux qui, par leur mérite ou par leurs talents, pouvaient lui porter ombrage, reçut les ambassadeurs, traita les affaires de l’Église, mit presque ouvertement à l’enchère les dignités et les bénéfices ecclésiastiques, vendit les grâces et les dispenses, et amassa des sommes immenses. Pour faire cesser le scandale, le cardinal Panciroli (v. note [3], lettre 112) conseilla à Innocent x de confier le soin des affaires à son neveu par adoption, le cardinal Camillo Astalli-Pamphili, sans consulter Olimpia. Le pape éloigna sa belle-sœur de la cour, mais la rappela après la mort du cardinal Panciroli (1653). Elle reprit alors une autorité encore plus grande que par le passé et alla jusqu’à établir des impôts qui étaient versés à son profit.

Lorsqu’Innocent x mourut (1655), donna Olimpia, désireuse de conserver son pouvoir, crut y parvenir en faisant élire par le sacré Collège une de ses créatures, le cardinal Fabio Chigi ; mais à peine fut-il monté sur le trône pontifical, sous le nom d’Alexandre vii, qu’il ordonna à Olimpia de se rendre à Orvieto pour y attendre le résultat d’une enquête qu’on allait mener sur sa conduite. L’instruction n’était pas encore terminée quand Olimpia périt de la peste. Une partie de son immense fortune passa à son fils, le prince Camillo Pamphili, pendant que l’autre partie était confisquée par le pape Alexandre vii qui en fit don à sa propre famille (G.D.U. xixe s.).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 octobre 1645, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0127&cln=4

(Consulté le 29/03/2024)

Licence Creative Commons