De Thomas Bartholin, le 25 septembre 1662, note 4.
Note [4]

Thomas Bartholin décrivait ici la dernière maladie de Daniel Pfeiffius (né en 1618), pasteur de l’église Saint-Pierre et professeur de théologie à Copenhague.

Les Elogia Germanorum quorundam Theologorum, collecta a Georgio Henrico Goetzio, Doct. Superint. Lubec. [Éloges de certains théologiens germaniques, recueillis par Georg Heinrich Götze, docte recteur de l’Église de Lübeck] (Lübeck, Johann Wiedermeyer, 1709, in‑8o) contiennent celui de Pfeiffius (éloge xxxiix, pages 369‑375), qui s’achève sur ces vers mystico-pharmaceutiques de Thomas Bartholin adressés Piis Manibus Dn. M. Danielis Pfeiffii Theologi Magni olim Amici et Collegæ, Nephretico affectu extincti [aux Mânes sacrés de M. Daniel Pfeiffius, grand théologien qui fut jadis mon ami et collègue, et qui mourut d’une lithiase urinaire] :

Cum tua præduro cruciaret viscera saxo
Tortor inhumanus difficilisque silex ;
Expressit Tibi dira graves vesica dolores,
Lymphaque per venas irrequieta stetit.
Nil tum solaris potuit tinctura, nec ulla
Ex salibus medica venit ab arte salus.
Mollia nec duros valuerunt vota lapillos
Frangere, nec lachrymis gutta cavare piis.
A Christi roseo manabat vulnere lympha
Una salus rigidis et medicina malis.
Hermetis sileant pulli. Tinctura reperta est,
Qua solvit lapides Spiritus ille Dei
.

[Parce qu’un fâcheux calcul, tel un bourreau barbare, te torturait les viscères d’une très dure pierre, ta redoutable vessie a engendré d’intenses douleurs et ton urine s’est bloquée sans rémission par toutes tes veines. La teinture solaire {a} n’y a rien pu, et nul salut n’est venu de tous les sels que procure l’art médical. Les tendres prières n’ont pas eu le pouvoir de briser les fermes petites pierres, ni les pieuses larmes, celui de les éroder goutte après goutte. L’eau qui s’écoulait de la plaie vermeille du Christ est la seule à procurer le salut aux endurcis et à soulager les malheureux. Que les enfants d’Hermès {b} se taisent donc, car on a trouvé la teinture qui dissout les pierres : c’est l’esprit de Dieu].


  1. Teinture antinéphrétique d’Amelung, v. infra note [19].

  2. Les adeptes de la médecine chimique, disciples d’Hermès Trismégiste (v. note [9], lettre de Thomas Bartholin, datée du 18 octobre 1662) et de Paracelse.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Thomas Bartholin, le 25 septembre 1662, note 4.

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(Consulté le 27/04/2024)

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