En 1637, deux ans après le début de guerre hispano-française, le pape était Urbain viii et débutaient déjà les négociations pour la paix de l’Europe, mais elle ne fut conclue, entre l’Espagne et la France, que par le traité des Pyrénées en 1659 (les traités de Westphalie en 1648 ne mirent fin qu’aux hostilités contre l’Empire germanique, c’est-à-dire la guerre de Trente Ans).
Les cardinaux italiens dont parlait Gabriel Naudé étaient :- Marzio Ginetti (Rome 1585-ibid 1671), nommé en 1626, légat a latere (v. note [5], lettre latine 301) à Cologne de 1636 à 1640 ;
- Lorenzo Magalotti (Florence 1584-Ferrare 1637), nommé en 1624, nommé évêque de Ferrare en 1628 ;
- aucun cardinal ayant Saint-Georges (San Giorgio) pour patronyme n’était vivant en 1637 ; ce titre renvoie donc à la diaconie cardinalice de San Giogio in Velabro, vacante de 1626 à 1643, dont le dernier titulaire (1624-1626) avait été Pietro Maria Borghese (1599-1642), neveu du pape Paul v ; Urbain viii l’avait nommé cardinal en 1624 pour marquer sa gratitude envers une famille qui avait appuyé son élection l’année précédente ; mais le jeune prélat dilapida ses nombreux bénéfices pour assouvir les vices de son existence inculte et dissolue, ce qui dut rapidement lui faire perdre la faveur (la « brigue ») du pape. Faute de meilleure explication, cela fait de Borghese le seul candidat possible au titre (anachronique) de « cardinal Saint-Georges » durant cette période.
Le duché de Ferrare, en Émilie-Romagne, avait été dirigé par la famille d’Este de 1471 à 1598, puis intégré dans les États pontificaux. Ferrare était le siège d’une Université et d’un évêché.
