Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 48.
Note [48]

Pietro Paolo Bosca (Petrus Paulus Boscha, mais Busca dans le texte imprimé ; 1632-1699) a été préfet de la Bibliothèque Ambrosienne de Milan (v. note [5], lettre 827) de 1669 à 1680. Son catalogue recense plusieurs de ses manuscrits et deux ouvrages en latin, dont les cinq livres de sa De Origine et statu Bibliothecæ Ambrosianæ Hemidecas [Demi-dizaine sur l’origine et le statut de la Bibliothèque Ambrosienne] (Milan, Ludovicus Montia, 1672, in‑4o). Il y manque la De Serpente æneo Ambrosianæ Basilicæ Mediolani Micrologus. Auctore Petro Paulo Bosca ex Sodalitio Sacerdotum Oblatorum S. Th. D. et Bibliothecæ Ambrosianæ Præfecto… [Petite étude sur le Serpent d’airain de la basilique Saint-Ambroise de Milan. Par Pietro Paolo Bosca, de la Congrégation des prêtres oblats (des saints Ambroise et Charles, v. la fin de la note [29] du Patiniana I‑1), docteur en théologie sacrée et préfet de la Bibliothèque Ambrosienne…] (Milan, Franciscus Vigonus, 1675, in‑8o). Il y décrit la colonne surmontée d’un serpent lové en forme d’oméga qui se trouve dans cette église et qui a fait l’objet de nombreuses légendes.

Charles Patin ne citait pas ce livre par hasard, car il y est mentionné avec honneur, pages 14‑15 :

Porro ne Græca tantum numismata consuluisse viderer, exploravi etiam Latina ; ad hæc subtilissimus numismatum omnium iudex Carolus Patinus, subiecta oculis seprentis Ambrosiani imagine, pernegavit, se nullum unquam numisma illa anguis Aesculapij specie cusum vidisse ; eximij viri judicium candide significavit Antonius Magliabechius (quem ego tanti facio, quanti Bibliothecam Medicæam, cui præsidet) Francisco Bondicho utriusque nostrum amantissimo : Essendo da me il Sig. Carlo Patino, famosissimo Antiquario Franzese, ed auendogli io mostrato il disegno (erat species anguis Ambrosiani, quem ego affabre pictum ad plures viros scrutandæ antiquitatis studiosissimos Florentiam alioque miseram) mandato mi dal Sig. Bosca, domandandogliene il suo giudizio, mi ha risposto di non auer mai veduto il Serpente di Esculapio in quella maniera. Il giudizio del detto Sig. Patino fara giuoco, e sara di utile per la scrittura del Sig. Bosca, giacche il Sig. Patino e molto famoso per gli volumi delle Medaglie, che ha dati in luce.

[En outre, pour ne pas sembler n’avoir examiné que les médailles grecques, j’ai aussi exploré les latines. À cette fin, j’ai montré une image du serpent Ambrosien à Charles Patin, le plus subtil des juges en matière de numismatique, et il m’a instamment affirmé n’avoir jamais vu ce genre de serpent frappé sur une médaille d’Esculape. {a} Antonio Magliabeschi (que je tiens en haute estime, tant pour sa personne que pour la Bibliothèque des Médicis qu’il dirige) a clairement exposé le jugement de ce remarquable personnage à Francesco Bondicho, qui est notre grand ami commun : {b} Le sieur Charles Patin, très fameux antiquaire français, est venu me voir et je lui ai montré le dessin que m’avait envoyé le sieur Bosca (c’était l’image du serpent Ambrosien que j’avais peinte avec art et envoyée, à Florence et ailleurs, à plusieurs experts en antiquités afin qu’ils l’examinassent) en lui demandant ce qu’il en pensait. Il m’a répondu n’avoir jamais vu le serpent d’Esculape représenté de cette façon. Le jugement du dit sieur Patin importera et sera utile au sieur Bosca pour l’écriture de son livre, car le sieur Patin est fort célèbre pour les ouvrages qu’il a publiés sur les médailles].


  1. V. note [31] du Faux Patiniana II‑3 pour les attributs emblématiques d’Esculape.

  2. V. supra note [45] pour Antonio Magliabeschi. Je n’ai pas identifié Franciscus Bondichus.

  3. Avant 1676, Charles Patin avait publié cinq traités de numismatique ; ils figurent dans la liste bibliographique qui conclut son autobiographie (v. infra note [59]).

Après 1680, Bosca a été nommé protonotaire apostolique et archiprêtre de Monza (Modoetia en ancienne langue lombarde) en Lombardie. Les souverains lombards y étaient parfois couronnés dans la basilique Saint-Jean-Baptiste, qui était confiée à un archiprêtre dépendant de l’archevêque de Milan, mais possédant le pouvoir et les insignes sacerdotaux d’un évêque.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 48.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8226&cln=48

(Consulté le 12/10/2024)

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