Note [52] | |
Le procès du 14 août 1642, soutenu et perdu par Théophraste Renaudot contre Guy Patin (v. note [3], lettre 90), n’avait été qu’une escarmouche. Richelieu étant mort, la Faculté avait attaqué à son tour le Gazetier. Elle le cita devant le Châtelet pour exercice illégal de la médecine. Dans son Théophraste Renaudot (pages 222‑224), Georges Gilles de la Tourette a transcrit la sentence du prévôt : « À tous ceux qui ces présentes lettres verront, Louis Séguier, baron de Saint-Brisson, sieur de Ruaux, général et garde de la prévôté de Paris, {a} salut. Mathieu i Molé (Paris 1584-ibid. 3 janvier 1656), seigneur de Lassi et de Champlâtreux, était premier président du Parlement de Paris depuis novembre 1641. Fils du président au mortier Édouard Molé (1540-1614), Mathieu était devenu conseiller (1606) puis président (1610) en la Chambres des requêtes, et procureur général en 1614. En 1626, Richelieu partant assiéger les protestants dans La Rochelle avec Louis xiii, avait constitué auprès de la reine une sorte de Conseil de régence chargé d’administrer l’État pendant la durée de l’expédition, et appelé Molé à y prendre une part prépondérante. En 1631, Molé avait donné une preuve éclatante de l’indépendance de son caractère et de sa haute impartialité : lors du procès intenté au maréchal de Marillac pour concussion (v. note [17], lettre 10), il osa faire déclarer illégale la constitution de la commission extraordinaire chargée de juger l’accusé, et fit évoquer l’affaire devant le Parlement ; le roi, profondément irrité, fit casser par son Conseil l’arrêt du Parlement et suspendre Molé ; mais le rétif procureur général soutint avec fermeté la cause du Parlement et fut réintégré. Premier président du Parlement de 1641 à 1653 et garde des sceaux du 3 au 10 avril 1651, puis du 9 septembre 1651 à sa mort, Mathieu i Molé joua un rôle éminent durant la Fronde, que Guy Patin a amplement évoqué dans la suite de ses lettres. Mathieu i Molé avait épousé en 1608 Renée Nicolaï, fille de Jean Nicolaï, premier président de la Chambre des comptes ; elle mourut le 22 novembre 1641 après lui avoir donné dix enfants (G.D.U. xixe s., Popoff, no 30, et R. et S. Pillorget). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 52.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0101&cln=52 (Consulté le 05/11/2024) |