À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 52.
Note [52]

Page 248 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxxiv, De Croco [Le Safran], ligne 35 (§ 8), ajouter quæ adduntur dans :

Verumtamen Galen. monet, [quæ adduntur] respiciunt tantum adulterium Croci.

[Galien fait cependant observer que (ce qu’on y ajoute) n’est à tenir que pour une corruption du safran].

La provenance et les emplois du safran étaient divers (Thomas Corneille) :

« On l’appelle quelquefois Crocus Orientalis à cause que le meilleur vient de Corycie, qui est une province du Levant. {a} Il en croît d’excellent en France, surtout dans le Gâtinais et dans tout le pays d’Orange. Ce qu’on appelle proprement safran, et ce qu’on vend sous ce nom, ce sont trois ou quatre filets qui viennent dans chaque fleur, qui ont le bout de couleur de feu, et assez gros. On s’en sert dans la médecine, dans les teintures et dans les viandes. Les enlumineurs l’emploient pour faire du jaune doré. Le bon safran doit être pliant, difficile à broyer, et quelquefois entremêlé de filaments blanchâtres. On le prépare pour la composition de la thériaque, où il entre, en le repassant entièrement poil à poil, afin d’en ôter le petit pied jaune avec la pointe des ciseaux, pour n’y laisser que la partie purpurine, qui ne cède à aucune écarlate en vivacité de couleur. La nature du safran, selon Dioscoride, {b} est de résoudre, de mollifier et de restreindre légèrement. Il provoque l’urine et en le buvant avec du vin cuit, il empêche qu’on ne s’enivre. Enduit avec du lait de femme, il arrête et restreint toute fluxion des yeux. On le met aux breuvages qu’on ordonne pour les vers et vermines du corps. Quelques-uns tiennent que le safran fait mourir ceux qui en boivent avec de l’eau au poids de trois drachmes. Il y a un safran bâtard, qui n’est autre chose que le carthamus. » {c}


  1. Korikos en Cilicie (côte méridionale de l’Anatolie).

  2. V. supra notule {c}, note [10].

  3. V. note [10] de la lettre latine de Caspar Hofmann à Guy Patin , datée de 1646.

La réédition de Francfort (1667, page 199) a appliqué cette correction.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 52.

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(Consulté le 24/04/2024)

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