« On appelle des prières de quarante heures des prières publiques et continuelles qu’on fait pendant trois jours devant le Saint-Sacrement pour demander le secours du Ciel en des occasions importantes » (Furetière).
Journal de la Fronde (volume ii, fo 176 ro et vo) :
« De Paris, du 19 novembre 1652. La semaine passée, Des Roches, exempt des gardes de S.A.R., {a} fut envoyé à Blois pour porter nouvelle de la santé de Madame {b} à M. le duc d’Orléans, et lui dit qu’elle était malade à l’extrémité et qu’il n’y avait presque plus d’espérance, dont il fut si touché qu’il en jeta des larmes ; et ce fut sur cet avis qu’il s’approcha d’Orléans pour en savoir des nouvelles tous les jours. Le fils de M. Brunier, son médecin, {c} lui en porta le 16 au matin qui étaient toutes contraires, l’ayant assuré qu’elle n’avait eu qu’un peu de fièvre et qu’elle se portait bien ; ce qui fit croire à Son Altesse Royale que c’était une pièce qu’on lui jouait pour le tirer {d} à Paris et que Des Roches ne lui avait été envoyé que pour ce sujet ; ainsi, elle s’en retourna d’abord {e} à Blois. Néanmoins, ni Brunier, ni Des Roches ne lui avaient dit la vérité de ce qui en était, étant certain que Madame n’a point été à l’extrémité, mais aussi qu’elle n’a point été sans fièvre. […]
Madame a pris ce matin une médecine qui l’a beaucoup soulagée ; et depuis qu’elle l’a rendue, sa fièvre et son oppression d’estomac ont beaucoup diminué. » {f}
- Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans.
- V. note [12], lettre 296, pour l’accouchement de Madame, le 9 novembre précédent.
- Abel Brunier, v. note [14], lettre 246.
- Faire venir.
- Aussitôt.
- Madame, la duchesse d’Orléans, était probablement atteinte de fièvre puerpérale, infection (à streptocoques) qui survenait dans les suites de couches et entraînait souvent la mort. Elle en réchappa néanmoins et mourut en 1672.
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