Note [6] | |
J’ai ici remplacé « l’an 1636 » par « depuis l’an 1656 ». La dette d’État cumulée depuis le début du siècle atteignait un montant considérable. Les arrérages des emprunts absorbaient en 1663 plus du tiers du revenu royal. Les plus connues de ces rentes publiques étaient celles de l’Hôtel de Ville, {a} dont les intérêts étaient indexés à divers impôts royaux. Il était urgent d’assainir les finances du royaume. Colbert avait d’abord choisi la manière forte. Jean-Baptiste Geffroy (Dictionnaire du Grand Siècle) : « La dureté des premières mesures prises en 1662 provoqua un émoi considérable et suscita la réprobation du premier président Lamoignon. Colbert divisa donc les rentes en deux catégories : d’abord celles constituées de 1656 à 1663, ensuite celles antérieures à 1656. Dans la première, le roi déclarait que les aliénations {b} de rentes avaient été faites contre remise de mauvais effets. {c} Les rentiers étaient donc tenus de représenter leurs titres d’acquisition dans le délai d’un mois, faute de quoi, ils perdraient le droit au remboursement. La mesure permit de supprimer pour quatre millions de livres de revenu. Bien plus, un édit de décembre 1663 supprima les rentes constituées par les prévôts et les échevins de la ville de Paris depuis le 1er janvier 1656, quelles que fussent les ressources sur lesquelles elles avaient été assignées. Au total, 8 572 000 livres de rentes furent supprimées pour un capital de 154 303 000 livres. Pour les rentes antérieures à 1656, les intéressés, à force de démarches, obtinrent l’atténuation des mesures draconiennes initiales : les rentes sur les fermes {d} étaient maintenues après réduction ou, si les porteurs le désiraient, après remboursement du capital. » Dans sa lettre suivante à André Falconet, Guy Patin a dit son bon espoir qu’on épargnerait les petits rentiers (dont il devait être) pour ne frapper que les gros partisans. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 6 juin 1664, note 6.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0784&cln=6 (Consulté le 08/10/2024) |