Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 63.
Note [63]

Le traité « de la Vieillesse », où Cicéron fait parler Caton l’Ancien (v. supra note [30]), contient deux courtes allusions à son ouvrage « des Origines », dont il ne reste que quelques fragments :

  • chapitre xi : Septimus mihi liber Originum est in manibus ; omnia antiquitatis monumenta colligo [Je travaille au septième livre des Origines, où je rassemble tous les faits mémorables du passé] ;

  • chapitre xx, en parlant des guerres puniques : quod scripsi in Originibus [comme j’ai écrit dans les Origines].

Cornelius Nepos, Vies des grands capitaines, Porcius Cato (chapitre 24) a laissé la meilleure description de cet ouvrage perdu :

Senex historias scribere instituit. Earum sunt libri vii. Primus continet res gestas regum populi Romani ; secundus et tertius, unde quæque civitas orta sit Italica ; ob quam rem omnes Origines videtur appellasse. In quarto autem bellum Pœnicum est primum, in quinto secundum. Atque hæc omnia capitulatim sunt dicta. Reliquaque bella pari modo persecutus est usque ad præturam Servii Galbæ, qui diripuit Lusitanos ; atque horum bellorum duces non nominavit, sed sine nominibus res notavit. In eisdem exposuit, quæ in Italia Hispaniisque aut fierent aut viderentur admiranda. In quibus multa industria et diligentia comparet, nulla doctrina.

[Devenu vieux, il se mit à écrire des histoires. Il en existe sept livres. Le premier contient les actions des rois du peuple romain ; le second et le troisième portent sur la fondation de chaque ville d’Italie, et c’est sans doute pourquoi il intitula l’ensemble Origines. Le quatrième est le récit de la première guerre punique, et le cinquième, celui de la seconde. {a} Tout cela est sommairement exposé. Il a traité de la même manière les autres guerres des Romains, jusqu’à la préture de Servius Galba, qui pilla les Lusitaniens. {b} Il n’a pas nommé les généraux qui ont commandé dans ces guerres, se contentant de présenter les faits sans citer leurs auteurs. Il a de même décrit tous les objets merveilleux qu’on voyait en Italie et dans les Espagnes. {c} Cet ouvrage est soigneux et exact, mais n’est pas érudit].


  1. Caton l’Ancien (Marcus Porcius, 234-149 av. J.‑C., v. note [5] de Guy Patin contre les consultations charitables de Renaudot) est mort peu avant la troisième guerre punique, qui vit la victoire finale de Rome contre Carthage. Les deux précédentes guerres s’étaient déroulées de 264 à 241, et de 218 à 202. Delenda Carthago [Il faut détruire Carthage] était l’une des maximes de Caton.

  2. En 150 av. J.‑C.

  3. L’Espagne citérieure (orientale, la plus proche de Rome), ou Tarraconaise, et l’Espagne ultérieure (occidentale, la plus éloignée), qui comprenait la Bétique et la Lusitanie.

L’effronterie des rédacteurs du Faux Patiniana est proprement sidérante, quand on les a si souvent surpris à plagier Guy Patin en lui attribuant des propos qu’ils avaient empruntés à d’autres : il s’agit ici de l’article du Grand Dictionnaire de Louis Moréri sur Caton le Censeur (1707, tome ii, page 117), ou de la note F sur Porcius dans le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (Rotterdam, 1702). Que ce soit « L.M.S. » ou un autre, nul, à ma connaissance, n’a plagié et publié les Origines de Caton au début du xviiie s.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 63.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=63

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons