À Claude II Belin, le 8 novembre 1635, note 7.
Note [7]

François-Annibal, duc et maréchal d’Estrées (Paris 1572-ibid. 5 mai 1670), marquis de Cœuvres, premier baron de Bourbonnais, était le sixième enfant et premier fils d’Antoine d’Estrées, grand maître de l’Artillerie. Une de ses sœurs aînées était Gabrielle d’Estrées (v. note [7], lettre 957), maîtresse de Henri iv. François-Annibal avait d’abord été destiné à l’état ecclésiastique et été nommé évêque de Noyon en 1594. En 1596, après la mort de son frère cadet, François-Louis, il échangea la mitre contre un casque et leva un régiment, sous le nom de marquis de Cœuvres. Sa sœur étant alors toute puissante, son avancement avait été rapide. Il était devenu lieutenant général, gouverneur de Laon, puis, sous Louis xiii, ambassadeur à Rome (1621) où il avait usé de tous les moyens pour faire élire le pape Grégoire xv, puis en Suisse où il avait rendu, contre la volonté du pape Urbain viii et les armes à la main, la Valteline aux Grisons (v. note [28], lettre 240) protestants. Il avait reçu le bâton du maréchal de France en 1626. Envoyé peu après en Italie, d’Estrées y avait fait une expédition malheureuse, n’avait pu défendre Mantoue contre les Impériaux, était passé en Allemagne où il avait pris Trèves (1632). Il était alors sur le point de repartir à Rome comme ambassadeur extraordinaire (1636-1642) pour infléchir la politique pontificale en faveur de la France, contre l’Espagne.

Resté fidèle au roi pendant la Fronde, le maréchal commanda ses troupes dans le nord de la France. À l’avènement de Louis xiv, il remplit les fonctions de connétable pour la cérémonie du sacre, vit alors son marquisat de Cœuvres érigé en duché-pairie sous le nom de d’Estrées (1663), devint gouverneur de l’Île-de-France et ne s’y appauvrit pas. À l’âge de 93 ans, le duc se maria en troisièmes noces avec Mlle °Manicamp (Gabrielle de Longueval), qui fit bientôt une fausse couche, ce qui égaya beaucoup les contemporains.

Le maréchal d’Estrées a écrit des Mémoires de la régence de Marie de Médicis (Paris, 1666, in‑18), un Récit du conclave dans lequel Grégoire xv fut élu pape en 1621 et une Relation du siège de Mantoue en 1629 (G.D.U. xixe s., R. et S. Pillorget, Jestaz).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 8 novembre 1635, note 7.

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(Consulté le 04/12/2024)

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