Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii, note 81.
Note [81]

Il convient de retranscrire ici ce que Guy Patin a écrit contre Jean Héroard et Charles Guillemeau dans sa lettre (imprimée, dont le manuscrit a été perdu) du 23 mars 1663 à Charles Spon ou à André Falconet (commentée dans ses notes [3][9]) :

« Je sais bien que M. Bouvard m’a dit autrefois qu’il avait entretenu le feu roi {a} du mérite et de la capacité de quelques médecins par les mains de qui Sa Majesté avait passé ; et après qu’il lui en eut dit ce qu’il en savait, que le roi s’écria Hélas ! que je suis malheureux d’avoir passé par les mains de tant de charlatans. Ces Messieurs étaient Héroard, Guillemeau et Vautier. Le premier était bon courtisan, mais mauvais et ignorant médecin. M. Sanche le père m’a dit ici l’année passée que cet homme ne fut jamais médecin de Montpellier. {b} Le second était un rusé courtisan qui avait grande envie de faire fortune, mais les malheurs de la reine mère, {c} de laquelle il espérait, l’entraînèrent et le démon du cardinal {d} fut plus fort que le sien ; si bien qu’il succomba et quelque effort qu’il ait fait depuis, il n’a pu y revenir, quoiqu’il ait remué ciel et terre, et que même le feu prince de Condé {e} en eût lui-même parlé, tant au cardinal de Richelieu même qu’au feu roi et à la reine mère. {f} Il avait quelques bonnes qualités, il en avait aussi de mauvaises ; je l’ai fréquenté 27 ans, nous étions de même licence, je savais bien sa portée. M. Barralis et moi avons été ses médecins jusqu’à sa mort. Enfin, j’ai reconnu qu’en son fait il y avait beaucoup d’hypocrisie et de finesse, mais aussi y avait-il de la bonne doctrine et de la vertu, c’est-à-dire de la marchandise mêlée. »


  1. Louis xiii.

  2. V. note [55], lettre 223, pour Pierre i Sanche, docteur (reçu en 1619) puis professeur (élu en 1641) de l’Université de médecine de Montpellier. Sans le tenir pour solide, ce témoignage, sans doute malveillant, entretient tout de même le doute sur le doctorat de Héroard.

  3. Marie de Médicis.

  4. Richelieu

  5. Henri ii de Bourbon-Condé.

  6. Anne d’Autriche.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii, note 81.

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(Consulté le 06/12/2024)

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