À Claude II Belin, le 12 octobre 1660, note 9.
Note [9]

V. note [14], lettre 65, pour la mort dégradante de Marie de Médicis le 3 juillet 1642 à Cologne (qui ne fut jamais en Flandre).

Bayle a consacré une entrée de son dictionnaire à John Barnes ou Barns (Barnesius) :

« moine bénédictin, Anglais de nation, a été un de ces catholiques romains qui, à l’exemple d’Érasme […], ont fait profession toute leur vie de la catholicité, encore qu’ils y remarquassent une infinité d’abus dont ils souhaitaient passionnément la réformation. Il fit un livre contre les Réservations mentales, {a} qui ne plut pas aux jésuites, quoiqu’il l’eût dédié au pape Urbain viii. Son Catholicus-Romanus pacificus {b} est tout plein de choses qui ne sauraient être au goût de ceux qu’on appelle bons papistes. Il souhaitait sans doute de rapprocher autant qu’il pourrait les deux communions. {c} La Cour de Rome lui en sut fort mauvais gré. Ce pauvre homme, irréprochable dans ses mœurs, était à Paris lorsqu’on se saisit de lui et qu’on lui ôta ses habits de l’Ordre pour le transporter en Flandres garrotté sur un cheval. On l’envoya ensuite à Rome où il demeura dans les prisons de l’Inquisition jusqu’à ce qu’il eût été transféré dans celles des fous. C’est dans cette dernière station qu’il finit ses jours, {d} digne très assurément d’une meilleure destinée. Il était profès du couvent des bénédictins de Douai {e} et il y avait été supérieur ; mais ne pouvant s’accorder avec le religieux de son Ordre, il s’était retiré en France et n’avait point déféré aux sommations que les bénédictins lui avaient faites de revenir à Douai ou de se retirer dans quelque autre de leurs couvents. Il logea à Paris près du Collège de Navarre puis au Collège de Bourgogne et enfin, chez le prince de Portugal, où le chevalier du guet {f} l’arrêta le 5 décembre 1626. Il composait une Réponse au livre intitulé Apostolatus Benedictinorum in Anglia, {g} dans laquelle il eût inséré ses sentiments particuliers sur la discipline de l’Église. Le P. Théophile Raynaud, déguisé sous un masque de nom, {h} écrivit {i} contre son Traité des équivoques. »


  1. Dissertatio contra æquivocationes, traduit sous le titre de Traité et dispute contre les équivoques (Paris, 1625, v. note [13] du Naudæana 3).

  2. « Le catholique romain pacifique, manuscrit imprimé pour la première fois en 1690.

  3. Catholique et protestante.

  4. Dans sa note E, Bayle cite Théophile Raynaud disant que Barnes était encore vivant en 1643, ce qui ne correspond pas à l’année 1642 donnée par Guy Patin pour celle de sa mort.

  5. Alors en Flandre espagnole.

  6. V. note [53] du Borboniana 4 manuscrit.

  7. « L’Apostolat des bénédictins en Angleterre ».

  8. Stephanus Emonerius.

  9. En 1627.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1660, note 9.

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(Consulté le 26/04/2024)

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