< L. 562.
> À André Falconet, le 6 mai 1659 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 6 mai 1659
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Son Éminence [2][3][4] a été assez mal depuis huit jours ex podagra quæ proxime reversa est, ac quasi immediate cui statim, successerunt dolores nephritici acutissimi et atrocissimi, pro quibus mitigandis fuit illi secties secta vena, tandem calculus, et ille grandior, cum multis cruciatibus, in vesicam descendit, e qua nondum egressus est ; febricitabat, sitiebat, non dormiebat. [1][5][6] Je voudrais qu’il fût bien guéri et que nous eussions la paix, [7] mais il y en a qui disent qu’elle est rompue et qu’il faut tout de bon en recommencer le traité. Un homme me disait hier que les Français, les Hollandais et les Anglais avaient fait un accord entre les rois de Suède [8] et de Danemark [9] par l’entremise de M. le président de Thou, [10] notre ambassadeur en Hollande, à la charge que celui des deux qui ne voudra pas suivre la paix qu’on lui propose y sera contraint par la force des trois autres. Son Éminence a envoyé son neveu, M. Mancini, [11][12] prisonnier à Brisach [13] sous garde de six archers, pour quelques impiétés et des libertinages [14] qu’il a proférés la semaine sainte contre la religion avec le comte de Vivonne, [2][15][16] un aumônier du roi nommé Le Camus, [3][17] qui en a été chassé aussi, et un autre courtisan qui est prisonnier. Quelques-uns soupçonnent que c’est une finesse politique afin qu’il soit là et qu’il garde Brisach pour son oncle, qui a de nouveau 300 gardes à pied avec une petite mantille rouge et ses armes en broderie sur l’épaule, que j’ai vus passer ce matin à pied dans la rue Saint-Denis. [4][18][19] Un peintre de Beaune m’a si fort prié de me laisser peindre, [20] pour un médecin de sa ville qui veut avoir mon tableau, qu’hier je lui donnai une heure de mon temps. [5][21] Noël Falconet [22] était auprès de moi, à qui je dictai quelques gentillesses qu’il écrivit dans son cahier. Il y en pourra mettre tous les jours et je l’y exhorterai. Les deux prisonniers qui ont tué le marquis de Curton [23][24] en sortant de la messe des augustins, [25] ont été jugés au Châtelet, [26] l’un à être rompu [27] et l’autre à avoir la tête coupée. [6][28] Ils ont été aujourd’hui transférés à la Conciergerie, [29] gare pour eux la fin de la semaine. Purpuratus noster non bene habet. [7] Je vous baise très humblement les mains et suis de tout mon cœur votre, etc. De Paris, ce 6e de mai 1659. À vérifier, 16.09.2005 | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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