Congrès 2018
XXIVe journées annuelles Lausanne, 15-17 mars
2018
Les XXIVe Journées de SHESVIE se tiendront à Lausanne les
15, 16 et 17 mars 2018, à l’invitation de l’Institut des
humanités en médecine.
Le thème du Congrès 2018 est : « Le normal et le pathologique ».
Le congrès sera inauguré par une conférence introductive de
Mme Anne Fagot-Largeault (Académie des sciences).
Informations pratiques
Le congrès se tiendra
- Jeudi 15 mars et samedi 17 mars :
à l’Institut des Humanités en Médecine (IMH)
avenue de Provence, 82, 1006 Lausanne
tél. +41 21 314 70 50
-
Vendredi 16 mars :
au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV)
http://www.chuv.ch/internet-for-docs/cfo_plan_acces.pdf
auditoire Pierre Decker
rue du Bugnon 19
>> retrouvez les informations pratiques dans le programme à télécharger
Argumentaire
La thématique du normal et du pathologique a été retenue
en fonction des intérêts communs de la SHESVIE et de
Institut des humanités en médecine (IHM) de Lausanne, donc à
la croisée des études historiques et philosophiques sur la
biologie et la médecine. Dans sa thèse de médecine, soutenue
en 1943, Georges Canguilhem a développé une critique de la
conception scientifique et quantitative de la maladie,
faisant valoir l’irréductible normativité des catégories du
normal et du pathologique. Cette critique de l’objectivisme
médical est étroitement liée chez Canguilhem avec une
réflexion sur la normativité de la vie. Depuis 1943, le
contexte de discussion a bien changé. En philosophie de la
médecine, les débats ont été en grande partie structurés par
l’alternative entre les conceptions naturaliste et
normativiste de la santé et de la maladie, la normativité
étant alors envisagée dans son aspect social et culturel,
non au sens « biologique » de Canguilhem. Simultanément, la
philosophie de la biologie et la philosophie de la médecine
n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre, une tendance
lourde aujourd’hui remise en question par certains auteurs.
Le style de recherche a aussi changé : l’approche «
historico-épistémologique » chère à Canguilhem a perdu de
son évidence, au profit d’un divorce croissant entre les
travaux proprement historiques, et des études philosophiques
de caractère analytique. Le contexte scientifique a aussi
considérablement changé. Pour ne citer que quelques
exemples, la notion épidémiologique de facteur de risque a
discrédité l’idée d’une démarcation claire entre phénomènes
normaux et phénomènes pathologiques ; la génétique médicale,
l’immunologie, la médecine des troubles mentaux ont par
ailleurs bouleversé l’explication, la nosologie et la prise
en charge des pathologies. Enfin la médicalisation
croissante des sociétés contemporaines se traduit par une
pathologisation d’innombrables problèmes dont la solution
était traditionnellement sociale plutôt que médicale.
Le congrès SHESVIE 2018 a pour ambition d’évaluer dans
quelle mesure les catégories du normal et du pathologique
ont connu une mutation et si elles sont toujours
d’actualité. Les rapports entre biologie et médecine seront
au cœur du débat. Les approches historiques autant que les
approches philosophiques seront bienvenues.
Programme
>> télécharger le programme et le livret des résumés
Jeudi 15 mars 2018
Lieu : Institut des humanités en médecine (avenue de Provence, 82)
Conférence inaugurale
13:30 |
Anne Fagot-Largeault (Académie des sciences, Paris, FR) |
Le normal et le pathologique chez Georges Canguilhem : une relecture |
Atelier 1
IHM, Salle 307
14:30 |
Manon Vialle (CNE & EHESS, FR) |
Le traitement de l’infertilité en AMP : par-delà l’opposition normal/pathologique du cadre légal français |
15:00 |
Emmanuelle Cardoso (Université de Picardie, FR) |
Le temps de la grossesse : un « autre normal » sous surveillance |
pause |
16:00 |
Camille Jaccard (Université de Genève, CH) |
La parole pathologique au XIXe siècle : normes et histoire |
16:30 |
Mariama Kaba (Lettres & CHUV/Unil, CH) |
Le handicap à la lumière du normal et du pathologique : réception de Canguilhem |
17:00 |
Andrea Sagni (Université Jean-Moulin Lyon 3, FR) |
Définir l’obésité : aspects historiques et épistémologiques |
17:30 |
Amandine Klipfel (Université de Strasbourg, FR) |
La chirurgie bariatrique : une révolution dans l’épistémologie chirurgicale ? |
Atelier 2
IHM, bibliothèque, salle de conférence
14:30 |
Marc Ratcliff (Université de Genève, CH), André Morelli (Amapa Federal University, BR) |
La méthode clinique de Jean Piaget : des aléas du pathologique et du normal |
15:00 |
Laurent Loison (Université Paris 1 & CNRS, FR) |
L’effet Baldwin en contexte lamarckien : les travaux de Raymond Hovasse (1895-1989) |
pause |
16:00 |
Antonine Nicoglou (IHPST, Labex WhoAmI, Université Paris-Diderot, FR) |
L’épigénétique waddingtonienne ou les rencontres imagées du développement et de la génétique |
16:30 |
Olivier Perru (Université Claude Bernard Lyon 1, FR) |
Hérédité et évolution dans les congrès scientifiques catholiques en 1888 et 1891 |
17:00 |
Patrick Triadou (Université Paris-Descartes, FR) |
Normalisation de la médecine |
17:30 |
Nicola Bertoldi (IHPST, Université Paris 1, FR) |
Entre normes vitales et normes statistiques. Que nous apprend « Le normal et le pathologique » sur la valeur évolutive des variations individuelles ? |
Assemblée générale de la SHESVIE
Diner du congrès
Vendredi 16 mars 2018
Lieu : CHUV, auditoire Pierre Decker (rue Bugnon, 19)
9:00 |
Pierre-Olivier Méthot (Université Laval, CA & IHM, CHUV/Unil, CH) |
Pathologie, biologie, histoire : Georges Canguilhem et le « problème de l’évolution » |
9:30 |
Élodie Giroux (Université Jean Moulin Lyon 3, FR) |
Risque de maladie et épidémiologie : par-delà le normal et le pathologique ? |
10:00 |
Denis Forest (IHPST, Université Paris 1 & CNRS, FR) |
Les catégories du normal et du pathologique à l'épreuve de la neurodiversité |
pause |
11:00 |
Marie Darrason (IHPST, Université Paris 1 & CNRS, FR) |
Quelle incidence la généticisation des maladies a-t-elle sur les catégories du normal et du pathologique ? |
11:30 |
Jean-Claude Dupont (Université de Picardie, FR) |
Le concept de microbiote entre le normal et le pathologique |
12:00 |
Maël Lemoine (Université de Bordeaux, FR) |
Vers une médecine sans diagnostic ? La médecine de précision |
Déjeuner |
14:00 |
Mathieu Arminjon (iEH2-Unige & IHM, CHUV/Unil, CH) |
Avons-nous mieux à faire que de chercher à définir objectivement le normal et le pathologique ? |
14:30 |
Malika Sager (Faculté des Lettres, Unil & IHM, CHUV/Unil, CH) |
« Dynamisme et polémisme » du concept de normal |
15:00 |
Michael Saraga (CHUV, CH) |
Normal et pathologique en clinique |
pause |
16:00 |
Christian Sachse (Unil, CH) |
Fonction et dysfonction |
16:30 |
Steeves Demazeux (Université Bordeaux-Montaigne, FR) |
Et si (pour une fois), les philosophes avaient tort et les cliniciens raison ? L’hétérogénéité du concept de maladie |
Visite de la Collection de l’Art Brut, Lausanne
Samedi 17 mars 2018
Lieu : Institut des humanités en médecine (avenue de Provence, 82)
Atelier 1
IHM, Salle 307
9:00 |
Pierre-Luc Germain (Université de Zürich, CH), Giuseppe Testa (Université de Milan, IT) |
Canguilhem et la « post-génomique » : des obstacles de la biomédecine à la nécessité épistémologique des déviations |
9:30 |
Yann Craus (Unil, CH & Université Paris 1, FR) |
En quoi la notion de spectre modifie-t-elle les rapports du normal et du pathologique en psychiatrie aujourd’hui ? L’exemple des « troubles du spectre autistique » |
10:00 |
Corinne Doria (Université Paris 1, FR) |
Objectiver le subjectif. Normes et standards en ophtalmologie et statut épistémologique de la vision |
pause |
11:00 |
Juliette Ferry-Danini (Sorbonne Universités, FR) |
Quel rôle pour la phénoménologie dans les approches phénoménologiques de la médecine ? |
Atelier 2
IHM, bibliothèque, salle de conférence
9:00 |
Jean-François Thurloy (Université de Picardie, FR) |
Pourfour du Petit (1664-1741) ou les prémices de la physiologie expérimentale |
9:30 |
Céline Cherici (Université de Picardie, FR) |
L’électricité : une nouvelle déesse ? |
10:00 |
Thomas Bonnin (University of Exeter, UK) |
L'utilisation de preuves en sciences historiques : le cas de l'hypothèse Archezoa |
pause |
11:00 |
Charles Galpérin (IHPST, Université Paris 1, FR) |
De la mouche au système modèle du développement des vertébrés |
11:30 |
Nicolas Brault (Université Paris Diderot, FR) |
Le « biais de Berkson » et la question de la scientificité de l’épidémiologie |
Conclusions
11:30 |
Lazare Benaroyo (Faculté de biologie et Médecine, Unil, CH) |
Conclusions |
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