Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit
Note [5]
V. Patiniana I‑2, notes :
La référence au livre de Gabriel Trivoire, « Voyez l’Observ. apologetica de Fr. Trivorius, 4 », est énigmatique pour deux raisons.
Quamobrem merito Anecdoton interpres censet nullam fidem habendam esse in iis, quæ Procopius de Religione scribit. Atqui erga Religionem Christianam tam male se affectum prodidit, ut nullius esse debeat auctoritatis, quo potest esse animo affectus erga Principem severum huius Religionis vindicem, ut fides eius indubitata debeat esse in conviciis, homine vero Christiano prorsus indignis, quibus calumniose Iustinianum insectatur ? Qui fieri potest ut Religiose credendum sit ei, qui nullius est Religionis ? In tuendis tamen huius Auctoris calumniis videtur eius interpres quasi pro aris focisque dimicare, propter effusam, ut existimat, Iustiniani licentiam ad Religionis dogmata definienda, Ecclesiasticasque leges sanciendas. Sed huic opinioni, quâ deceptus est, a me, cum doctissimo Baronio, satisfactum esse arbitror ; ut hinc satis appareat frustra eum acerbius in optimum Principer invexisse.[C’est pourquoi le traducteur des Anecdotes a raison de penser qu’il ne faut accorder aucun crédit à ce que Procope écrit de la religion. Il s’est révélé si mal disposé envers le christianisme qu’on ne doit pas lui accorder la moindre autorité : cet esprit peut l’avoir animé contre un prince qui fut le rigoureux défenseur de cette religion, mais est-ce au point que sa foi incontestable doive être couverte des invectives dont il accable calomnieusement Justinien, parfaitement indignes d’un homme vraiment chrétien ? Comment peut-on religieusement croire celui qui ne fait aucun cas de la religion ? Son interprète semble pourtant soutenir les médisances de cet auteur comme s’il combattait pour ses autels et ses foyers, en raison, estime-t-il, de la licence que Justinien a répandue pour brider les dogmes de la religion et censurer les lois ecclésiastiques ; {a} Mais sur cette opinion, qui est là pour tromper, j’estime, avec le très savant Baronius, avoir satisfait à mon devoir de montrer qu’il s’est inutilement emporté avec grande aigreur contre un excellent prince]. {b}
- Au moment où s’établissaient, dans la tourmente, les dogmes chrétiens, tout particulièrement sur la nature divine du Christ, Justinien adopta des points de vue vivement opposés à ceux de Rome, sans toutefois provoquer de schisme. Doté du suprême pouvoir temporel sur l’Empire, il contraignit le pape Silvère (536-537) à l’exil ; en 545, il fit même enlever son successeur, Vigile (537-555), pour le mener de force à Constantinople.
- Ce verdict condamne à la fois Procope et son interprète, sans trancher nettement sur l’authenticité des Anecdotes.