À Claude II Belin, le 18 janvier 1633
Note [3]
Le dispensaire, pharmacopée ou antidotaire, est le Codex medicamentarius, c’est-à-dire le recueil contenant la liste et la description officielles des médicaments approuvés. Le plus ancien a été le De Compositione medicamentorum [La Composition des médicaments] de Galien, traduit en latin et imprimé pour la première fois par un médecin tourangeau, Martin Grégoire (Tours, 1548), qui est le prototype des pharmacopées. Les travaux des médecins arabes avaient inspiré l’Antidotaire Nicolas (Antidotarium Nicolaï) à Nicolas Præpositus [le Préféré], directeur de l’École de Salerne dans la première moitié du xiie s. (v. note [4], lettre 12). Une des premières éditions en a été publiée à Venise en 1471. Jusqu’à la découverte de l’imprimerie, médecins et pharmaciens en copiaient le manuscrit qu’ils se passaient de main en main, non sans en avoir quelquefois modifié le texte (Triaire).
Sprengel (tome 2, page 359‑360) :
« Nicolas Præpositus {a} ne doit pas être confondu avec l’Alexandrin du même nom (Nicolas Myrepse). {b} Il écrivit des antidotaires, dont celui d’Alexandrie emprunta un grand nombre de préparations ; peut-être aussi puisèrent-ils tous deux dans un ouvrage plus ancien. Il serait inutile de nous arrêter aux écrits de Nicolas de Salerne, car il suffit de savoir que ce sont des recueils de préparations plus absurdes les unes que les autres, auxquelles l’auteur donne quelquefois le nom d’un apôtre pour les mettre plus en crédit. »
- Ainsi surnommé parce qu’il était le chef (doyen) de l’École de Salerne, mais les autres détails de sa vie sont incertains ou inconnus.
- V. note [43] de la Leçon de Guy Patin sur le laudanum et l’opium.
La Faculté de médecine de Paris avait adopté l’Antidotaire Nicolas au xive s. En 1590 (v. note suivante), pour remédier à ce défaut de mise à jour, un arrêt du Parlement de Paris (auquel faisait allusion son arrêt de 1632 réglant le différend entre apothicaires et épiciers, v. note [19], lettre 7) avait ordonné que la Faculté rédigerait un dispensaire nouveau contenant les médicaments simples ou composés que les apothicaires devraient tenir en leur boutique. Malgré les représentations du Parlement, la Faculté ne se pressa pas, comme le dit Guy Patin, et ce travail ne fut terminé qu’en 1638 (Codex medicamentarius, v. note [8], lettre 44).